Alors qu'il y a quelques mois les sondages donnaient Alain Juppé favori de la primaire de droite, on ne peut désormais plus savoir qui l'emportera.
La politique ce matin c’est une question à laquelle on ne répondra pas : qui sera le candidat de la droite à la présidentielle de 2017 ? À deux mois du premier tour de la primaire, il n’y a plus de favori.
Il y a trois mois Nicolas Sarkozy était battu, largement, par Alain Juppé d’après les sondages. Aujourd’hui, l’écart s’est resserré. À titre de comparaison, lors de la primaire de la gauche en 2011, à deux mois du scrutin, François Hollande était 10 points devant Martine Aubry dans tous les sondages, écart que l’on a retrouvé au premier tour.
Mais ce n’est pas le seul élément qui rend cette primaire aussi incertaine, jamais le peuple de droite n’a participé à une primaire. Les sondeurs sont incapables de prédire quel sera le corps électoral. S’ il est resserré sur les sympathisants des Républicains, ce sera favorable à Nicolas Sarkozy, s’il est large, ce sera bon pout Alain Juppé. Autre inconnue, qui sera 3e ? François Fillon ? Bruno Lemaire ou une surprise NKM ? Quelles alliances pour le second tour ? Le jeu est très ouvert.
La question que l’on se pose pour la suite : est-ce que comme ce fut le cas pour François Hollande en 2011, cette primaire est-elle la rampe de lancement idéale à la présidentielle pour celui qui en sortira vainqueur ?
La réponse est oui et même une meilleure rampe de lancement que pour François Hollande en 2011. Pourquoi ? Parce qu’aujourd’hui le président Hollande est en apparence tellement affaibli et impopulaire que la primaire a de bonnes chances de désigner le prochain président de la République. Cette primaire, c’est en quelque sorte le premier tour de la présidentielle et c’est du jamais vu.
Alors il y a quand même un risque non négligeable, que le débat d’idées tourne à la foire d’empoigne. Les attaques personnelles se multiplient ces derniers jours. Si la violence va crescendo, le rassemblement après la haine de deux camps fracturés risque d’être très difficile. Souvenez-Vous Balladur-Chirac en 1995, Nicolas Sarkozy évidemment s’en souvient, les blessures de cette guerre fratricide avait mis de long mois à cicatriser.