Après la publication des confessions de François Hollande la semaine dernière, Manuel Valls ne semble plus croire à une candidature possible du président.
La politique c’est la primaire à gauche. Le dernier livre confessions de François Hollande désespère une partie de son camp, et le plus loyal de tous, Manuel Valls semble prêt à y aller.
Il s’est passé quelque chose hier soir, Manuel Valls, sur ses terres d’Evry, s’est posé en rassembleur de la communauté nationale. Lui, le partisan d’une laïcité radicale pour contrer l’islamisme radical, a voulu rassurer : "la laïcité n’est pas dirigée contre les musulmans elle est là pour les rassurer". On est loin "de l’appel à la discrétion" des musulmans formulé cet été par le même Manuel Valls. On est loin de ses doutes exprimés sur "la comptabilité de l’Islam avec la République qui reste à démontrer". Il ne stigmatise plus il veut rassurer, apaiser et rassembler. Manuel Valls a changé en moins d’une semaine. Que s’est il passé ? Seule explication, quand il a quitté la France mercredi dernier pour le Canada, il croyait toujours possible la candidature de François Hollande, aujourd’hu il n’ y croit plus tant il mesure les dégâts du dernier livre confessions du président.
Ça veut dire qu’il est prêt à avancer sa candidature avant même que François Hollande ait pris sa décision ?
Il la prépare, il la pousse, il l’installe.. le message au Président est transparent : "tu es cramé François, laisse-moi y aller". Il veut convaincre le Président de renoncer mais non, il n’ira pas contre lui c’est la limite que s’est fixé Manuel Valls qui a bâti son image de Premier Ministre sur la loyauté. Pas un coup de canif au contrat. C’est tout l’inconfort de sa situation, se préparer sans poignarder. Ne pas être Brutus, comme Emmanuel Macron. Se préparer cela veut dire changer de posture, être plus rassembleur, on vient de le voir, et puis prendre un peu de distance, de liberté vis-à-vis du Président. "Ayons de la pudeur et de la hauteur de vue" confie-t-il aux journalistes au Canada. Une critique implicite aux confessions terre à terre du président normal. Pour la première fois depuis le début du quinquennat, Manuel Valls semble croire que François Hollande n’ira pas et il ne laissera pas passer sa chance, il ne laissera pas un autre Emmanuel Macron ou une autre Ségolène Royal lui passer devant.