Anicet Mbida nous offre chaque matin ce qui se fait de mieux en matière d'innovation. Mercredi, il détaille la ville durable du futur dans laquelle les caméras sont omniprésentes.
En 2017, la maison mère de Google avait reçu le feu vert pour construire un quartier futuriste à Toronto au Canada et elle vient d'en présenter les plans.
On est loin de films de science-fiction comme Blade Runner ou Le cinquième élément. Là, il s’agit d'une ville durable avec des bâtiments essentiellement en bois, beaucoup de verdure, des vélos et une gestion exemplaire de l'énergie et de la qualité de l'air.
Il y aura, par exemple, des trottoirs qui s'élargissent en dehors des heures de pointe pour donner plus de place aux piétons, des appartements modulaires pour changer facilement l'organisation des pièces quand on a un nouvel enfant. Il y aura aussi tout un réseau de tunnels pour se faire livrer des colis ou recycler les déchets sans bloquer la circulation.
Cela va-t-il coûter cher d'y habiter ?
Pas du tout. La majorité des appartements seront largement en dessous des prix du marché grâce à de nouvelles méthodes de construction. En fait, ce quartier est un laboratoire. L'objectif ? Repartir d'une page blanche et s'appuyer sur la technologie pour régler les problèmes des villes d'aujourd’hui : les trajets interminables, la pollution, le stress, les loyers élevés, etc.
Il y a juste un petit problème. Pour y arriver, la ville doit se gérer toute seule. Des milliers de caméras et de capteurs vont donc traquer tous les faits et gestes des habitants pour automatiser la circulation, la sécurité ou la propreté. Cela pose évidemment le problème de la protection de la vie privée. Car on le rappelle, le modèle économique de Google c’est de gagner de l’argent avec nos données personnelles.
Existera-t-il des garde-fous ?
C'est ce que demandent les opposants au projet. Et évidemment, Google cherche à rassurer en prenant toute une série d’engagements. Mais c’est un problème que l’on aura aussi en France. Il y a beaucoup de projets de villes intelligentes où les données sont collectées par des sociétés privées et on ne sait pas toujours ce qui en est fait. L’exemple de Google servira peut-être à fixer des règles pour éviter que nos quartiers finissent par nous espionner.