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SAISON 2023 - 2024

Jean Zeid nous livre chaque matin ce qui se fait de mieux en matière d'innovation RSE.

Ce matin, ce matin, on restaure les bancs de coraux.
Le jeudi, c’est le jour parfait pour parler coraux je trouve. Ça prépare le weekend. L’entreprise dont je vous parle ce matin s’appelle Koraï, on ment pas sur le titre. Koraï se base sur une situation dont vous avez surement entendu parlé : les récifs coralliens sont en danger. Sur les cotes africaines bordées par l’Océan Indien, ce serait pas moins de 12 000 km2 de récifs coralliens qui seraient menacés de disparition totale d’ici 2070. Menacé par quoi ? La pêche, le tourisme, les tempêtes, la pollution des eaux et la hausse des températures et pourtant, c’est tout le paradoxe : les projets de restauration de ce corail ne sont pas légions. Ces aires marines sont peu protégées et d’ailleurs les populations ne sont pas sensibilisées à la question.
C’est ce qui a poussé Jeimila Donty, jeune diplômée de l'Essec, a se lancer dans la création d'une entreprise avec Korai il y a deux ans à Lille. Sans vouloir vexer nos auditeurs du Nord, À Lille, on est loin des coraux, mais ça n’empêche pas Jeimila Donty d’avoir un modèle en tête : celui de la nurserie de coraux.
Qu’est-ce qu'une nurserie de coraux ?
Enlevez-vous de la tête la nounou, les couches, les coraux et la table à langer, c’est pas ça. Ces nurseries sont des espaces sous marins où les fragments de coraux abîmés sont remis d'aplomb. Tout démarre par un nettoyage des fonds marins pour retirer les déchets et autres outils de pêche comme les filets. Et l’outil nécessaire à ce nettoyage n'utilise pas d’intelligence artificielle puisque c’est une bonne vieille brosse à dents afin de ne pas endommager davantage cet écosystème. Les coraux en bon état sont transplantés en milieu naturel, et les coraux malades sont déplacés en nurseries sous marines pour retrouver des couleurs.
Et Koraï a déjà la sienne.
Une nurserie à Madagascar avec des premiers coraux qui ont été bouturés en avril 2023. La croissance est bonne et la sélection des coraux se fait sur leur résistance au réchauffement climatique, condition sinequanone de cette survie.
Quel est le modèle économique de Koraï ?
Son idée à Jeimila Donty dont les parents exploitaient une ferme de coraux, ce qui lui a sans doute donné la puce à l’oreille, son idée, c’est d’impliquer le secteur privé dans cette course pour la survie du corail. Elle leur propose à ces entreprises de réduire leur crédits carbone contre la création d’une biodiversité sous marine. C’est un système de bonus/malus. Pour “compenser” leurs émissions de gaz à effet de serre, les entreprises dépensent des crédits qu’elles échangent avec des entreprises plus vertueuses comme Korai pour compenser. Le modèle économique prend forme et ça donne des idées à Koraï qui souhaite dupliquer son modèle de nurseries sur les côtes du Mozambique, de la Réunion et du Kenya.