Anicet Mbida nous livre chaque matin ce qui se fait de mieux en matière d'innovation.
L’innovation du jour pourrait lever le mystère du chant des baleines. Une technologie devrait bientôt nous permettre de les comprendre.
On est en train de mettre au point un interprète, un traducteur de baleine. Pas de n’importe quelles baleines, des cachalots. Ce sont des animaux qui communiquent essentiellement avec des cliquetis et des crics. On suppose que cela leur sert à trouver de la nourriture, à se prévenir des dangers ou tout simplement à savoir où se trouvent leurs congénères. Pour en avoir le cœur net, une équipe de chercheurs vient de lancer le projet CETI, le fameux interprète de cétacé. Ils vont s’appuyer sur les dernières techniques en matière d’intelligence artificielle, non seulement pour essayer de comprendre de quoi ils parlent, mais surtout être en mesure de leur parler.
Concrètement, comment ils vont faire ?
Ils vont les écouter, les enregistrer et passer tous les sons à la moulinette d’un programme qui a déjà analysé les subtilités d’une quarantaine de langues. L’objectif étant de créer une sorte de dictionnaire du cachalot en cataloguant les sons puis les mots, avant d’en donner une interprétation. Certains, très simples, ont déjà été catalogués. Comme "danger" ou "attention". Ils devraient donc être capables, assez rapidement, de décoder un mot par-ci, par-là. Et donc avoir une vague idée de ce qu’ils se racontent.
Et ça pourrait aussi fonctionner avec les dauphins ?
Oui. Là aussi, un projet est en cours. Il est plus avancé, car il a commencé il y a quatre ans. On a ainsi découvert que les dauphins avaient une structure de langage assez proche de la nôtre. Avec des mots et des phrases que l’on commence doucement à interpréter. On s’intéresse aussi au gazouillis de certains oiseaux ou aux cris des singes. C’est étonnant : les animaux arrivent à nous comprendre avec un peu d’apprentissages. Mais nous, malgré toute notre technologie, on en est incapables. Qui sait ? Cela pourrait bientôt changer.