«Mégo !» : les mégots de cigarettes transformés en meubles

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SAISON 2023 - 2024

Jean Zeid nous livre chaque matin ce qui se fait de mieux en matière d'innovation RSE.

Ce matin, les mégots de cigarettes se transforment en meubles.
L’idée géniale vient d’une société bretonne judicieusement baptisée "Mégo !" par son fondateur, Bastien Lucas, ancien fumeur de 41 ans. Et effectivement, sa société recycle et traite les mégots de cigarettes.
Les mégots , ça représente une source de pollution difficile à endiguer. On estime entre 20 000 à 25 000 tonnes de filtres  jetés par an en France. Des mégots qui contiennent des matières plastiques et plusieurs milliers de substances chimiques dont de l’ammoniac, de l’arsenic, du mercure et du plomb, et un mégot jeté par terre a toutes les chances de rejoindre les mers et les océans. Sachant qu’il peut mettre plus de dix ans pour se dégrader. Alors finalement, pourquoi pas en faire un meuble.
Quel est le processus de recyclage mis en place par cette société ?
Le concept est né il y a dix ans. Bastien Lucas gère une petite société de collecte de déchets de bureau :  gobelets, papiers, canettes, etc. Et un jour, un de ses clients lui demande de jeter un œil au coin fumeur dehors afin de collecter tous ces mégots qui jonchent la zone.
L’idée de transformer les mégots de cigarettes en mobilier urbain émerge. Son processus aussi. Pour la collecte, la société aide les entreprises à mettre en place des dispositifs de ramassage, puis Mego débarrasse les filtres de toutes les substances nocives, nicotine, arsenic et formol. C’est un argile qui sert à traiter l'eau pour diluer les polluants. Son usine installé à Bourg-Blanc, près de Brest les traite, les broie, les comprime, pour en faire des plaques rigides utilisables dans l’ameublement, des plaques sans vernis, ni colle, ni peinture pour réaliser des bancs « assis-debout » ou des tables par exemple. Et c’est sans odeur.
L’entreprise a d’ailleurs inauguré son nouveau site cette semaine.
À Saint-Divy, dans le Finistère. On reste quand même dans le coin. Il faut dire que Mégo est en plein développement : de 15 tonnes de mégots traités par an, elle veut passer à 300 tonnes. On est encore loin des 20 000 à 25 000 tonnes jetés par an en France, certes mais on s’en approche.
La société est même allée plus loin.
Mégo! consigne les bancs et les tables qu’elle vend aux  communes. Une fois que la ville veut se débarrasser de son mobilier urbain, elle rappelle Mégo qui se charge de le ramener dans son usine pour le broyer et le remettre dans le circuit sous une autre forme... La prochaine fois que vous êtes sur un banc, vérifiez si bien que celui-ci ne soit pas en 100% mégot. 

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