Anicet Mbida nous offre chaque matin ce qui se fait de mieux en matière d'innovation.
Une innovation dans les matériaux ce matin. On sait désormais fabriquer du cuir en laboratoire et donc obtenir de vraies peaux sans égratigner d’animal.
Attention, on parle de vrai cuir. Pas d’un ersatz comme du « Skaï » ou des cuirs végans à base d’ananas ou de champignons. Là, il s’agit d’un cuir avec exactement les mêmes caractéristiques organiques parce qu’il est cultivé à partir de cellules animales.
En fait, ça fonctionne un peu comme la culture de peau humaine, celles que l’on utilise pour greffer les grands brûlés. Donc on prend des cellules de l’épiderme du bœuf par exemple. On les fait se reproduire en laboratoire pour obtenir une vraie peau de bête dans un tube à essai. Et on laisse les vaches tranquille.
Ça prend combien de temps pour produire une peau ?
Entre sept et neuf mois selon la taille. Donc pas besoin d’attendre des années comme avec un animal.
Comme c’est du vrai cuir, il faudra quand même toujours le tanner et le teinter. Mais au moins, on n’est plus limité à la forme d’une vache. On peut directement faire pousser la peau dans la forme d’un sac à main ou d’un siège de voiture. Donc non seulement c’est moins barbare, c’est aussi beaucoup plus pratique.
C’est la startup Modern Meadow qui développe actuellement cette technique.
Mais ça doit coûter très cher ?
Oui, pour le moment c’est hors de prix. Mais c’est normal, on est encore au début des recherches. C’est comme avec la viande cultivée à partir de cellules de bœuf. Il y a cinq ans, le premier steak coutait presque 300.000 euros. Aujourd’hui, on est descendu à 2.000 euros. 150 fois moins. Alors cela reste cher. Mais ça montre à quelle vitesse les prix peuvent chuter.
En plus, l’avantage, c’est qu’on est plus nombreux à être prêts à porter du cuir fabriqué en labo, qu’à manger de la viande issue d’un tube à essai.