Recherche médicale : des souris virtuelles pour faire des tests cliniques sans maltraiter les animaux

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SAISON 2017 - 2018

Anicet Mbida nous offre chaque matin ce qui se fait de mieux en matière d'innovation.

Une bonne nouvelle pour les animaux de laboratoire. On a trouvé de nouvelles façons de tester les médicaments sans avoir à sacrifier des souris ou des lapins.

Oui, et c’est plus efficace !

On le rappelle : ce n’est pas parce qu’une molécule est totalement inoffensive pour un animal qu’elle ne sera pas dangereuse pour l’homme. On a d’ailleurs plusieurs exemples : des poisons extraits de champignons vénéneux qui n’ont aucun effet sur les lapins. Ou, à l’inverse, l’aspirine : mortelle chez la plupart des animaux, et pourtant prescrite tous les jours.

Donc on cherche de nouvelles techniques qui reproduiraient parfaitement l’anatomie humaine, pour pouvoir se débarrasser de ces tests sur animaux pas toujours transposables à l’homme. Eh bien, ça y est ! On est enfin capable de simuler totalement des organes humains sur ordinateur. Donc de tester des médicaments sans avoir à sacrifier des souris et des lapins.

Comment on simule un organe sur ordinateur ?

Vous connaissez les simulateurs de vol ? C’est la même chose, sauf qu’au lieu de reproduire en détail le fonctionnement d’un avion, un programme reproduit le fonctionnement des cellules d’un organe.

Les chercheurs de l’université d’Oxford en Angleterre sont même les premiers à avoir simulé un cœur dans des tests de toxicité. Donc il suffit de donner au programme les détails chimiques de la molécule à tester, et il vous dira si elle peut causer un problème cardiaque.

C’est une découverte importante parce que la plupart des médicaments sont rejetés dès le début des recherches s’ils provoquent des effets secondaires sur le cœur. Jusqu’ici, on le vérifiait sur des animaux. Désormais, on pourra utiliser un simple programme informatique.

Mais est-ce que c’est aussi fiable ?

Ça en a l’air ! Ils ont fait une étude comparée. Et leur programme est efficace dans 90% des cas, contre seulement 75% pour les mêmes tests sur des animaux. Donc c’est plus fiable. L’ironie, c’est que pour le prouver, ils ont été obligés de sacrifier des petites bêtes alors que leur programme est censé les préserver.

On le rappelle : 60.000 animaux sont utilisés chaque année dans des expériences en laboratoire.