Chaque jour, Anicet Mbida nous fait découvrir une innovation qui pourrait bien changer notre façon de consommer. Ce mercredi, il s'intéresse à une invention de la startup française Blue Fins pour permettre de réduire de 30% la consommation de carburant, une nageoire pour bateau.
L’innovation du jour, c’est un moyen de propulsion plutôt original. Après les bateaux à rames, à voile et à moteur, on verra bientôt des bateaux à nageoire.
Une longue nageoire caudale à l’arrière comme celle des dauphins. C’est ce que l’on appelle le biomimétisme. Un principe que j’adore : quand la technologie vient s’inspirer de la nature.
Avantage de cette nageoire, elle est totalement passive. Il n’y a pas besoin de moteur pour l’actionner. C’est tout simplement le tangage de la houle et l’énergie des vagues, qui va la faire battre comme les palmes d’un plongeur.
Et qu’est-ce qu’il se passe quand il n’y a pas de vagues ?
On n’avance plus ! Comme quand il n’y a pas de vent.
C’est pourquoi on l’utilisera surtout comme moyen de propulsion complémentaire, notamment sur les gros navires (paquebots, tankers, etc.). Il faut savoir qu’ils fonctionnent aujourd’hui au fioul lourd. Un carburant extrêmement polluant. On se souvient des problèmes de santé qu’il y a eu à Marseille récemment.
La pression a donc été mise sur le secteur naval pour qu’il divise par deux ses émissions. C’est pour cela qu’on cherche des modes de propulsion complémentaires, qui économisent du carburant et qui sont faciles à adapter aux navires existants. Car ce n’est pas demain que l’on aura des paquebots électriques.
Cette nageoire est une innovation française, de la startup Blue Fins, conçue en partenariat avec l’Ifremer, le célèbre institut de recherche.
Elle ferait quelle taille sur un tanker ? Ça doit être immense.
Oui, mais tout est relatif. Sur un bateau de 300 mètres, par exemple, elle fera 25 mètres de long. C’est beaucoup, mais seulement 10% de la taille totale.
Heureusement, elle sera rétractable quand on arrive au port. Ou tout simplement, quand il n’y a pas de houle, puisqu’elle finirait par ralentir le bateau.
Premiers navires équipés en 2023.
