Anicet Mbida nous offre chaque matin ce qui se fait de mieux en matière d'innovation.
L’innovation, ce matin, c’est la justice américaine qui investit dans un programme capable de prévoir les violences urbaines avant qu’elles n’arrivent.
C’est exactement comme dans Minority Report, l’objectif est de savoir, dès qu’il y a une manifestation, s’il y a un risque de débordement. Où, quand et avec qui ?
Pour cela, la justice américaine a débloqué 800.000 dollars pour financer le développement d’un algorithme de deux chercheurs de l’université de Cardiff.
Il analyse tout ce qui se dit sur Twitter, géolocalise les messages et repère des mots-clés comme des injures, des menaces ou de l’incitation à la haine pour anticiper des mouvements de violence.
On parle bien de manifestations, pas forcément de chasse aux criminels ?
Oui, ils veulent à tout prix éviter les violences comme celles de Charlotte, il y a 15 jours où un jeune noir avait été tué par la police. Les manifestations avaient complètement dégénéré. Il y a eu un mort, l’état d’urgence et la garde républicaine appelée en renfort.
L’algorithme est encore en cours de mise au point. Mais depuis 2012, il existe déjà des logiciels policiers prédictifs (Key Crime par exemple). Ils s’appuient sur les statistiques de la police pour dire : "attention, il y a un fort risque de braquage dans cette zone, à telle période".
Et ça marche ? C’est efficace ?
C’est avant tout un instrument de dissuasion. Il permet de mieux organiser les rondes et de bien cibler les zones à risque mais on n’en est pas encore à pouvoir dire "untel va séquestrer Kim Kardashian à trois heures du matin et lui voler ses bijoux".
C'est pour cela que la justice s’intéresse aux réseaux sociaux, aux téléphones portables et aux messageries comme Telegram. Ils offrent en effet des informations beaucoup plus précises. Ce qui inquiète évidemment tous les protecteurs de la vie privée. Ils veulent éviter que nous soyons tous surveillés et considérés comme des criminels potentiels.