Jean-François Copé "ne voit pas comment le chômage peut baisser" avec des entreprises étouffés par une lourde fiscalité.
Jean-François Copé, président de l’UMP et député-maire de Meaux
Ses principales déclarations :
Angela Merkel proteste contre les écoutes réalisées par les USA, vous lui donnez raison ?
"Bien sûr, on est tous profondément choqués. Si ces faits sont avérés, il y a de quoi protester. Ce n'est pas comique ! Je ne mets aucun cynisme dans tout cela, il s'agit d'un grand pays ami de la France et de l'Europe, ces pratiques sont inadmissibles. Je ne fais pas œuvre de naïveté, je m'interroge sur les raisons pour lesquelles l'Europe n'est pas capable de mieux se protéger !"
Bernard Squarcini rappelle que nous espionnons aussi les américains...
"Je n'ai pas d'éléments spéciaux à vous donner, je n'ai jamais écouté votre portable..."
Hier sur Europe 1, Michel Sapin disait que les chiffres du chômage de septembre ne seront pas bons, mais maintient l'objectif de l'inversion de la courbe...
"Voilà 18 mois que François Hollande est en charge du destin de notre pays, 18 mois que nous entendons dire que ce sera fait, promis, dans 6 mois, le chômage va baisser... Je ne vois pas comment le chômage peut baisser, c'est impossible malheureusement, la situation économique est catastrophique du fait des choix qui ont été fait... Comment voulez-vous que le chômage baisse, que les créations d'emploi redémarrent quand le pays est écrasé d'impôts ? Ménages et entreprises en 2 ans, entre 2013 et 2014, vont devoir payer 55 milliards d'euros supplémentaires ! C'est intenable pour les ménages et les entreprises, impossible d'avancer avec une telle instabilité fiscale. Voyez ce qu'on nous a imposé de voter cette nuit, ou plutôt hier, sur les prélèvements sociaux sur les produits d'assurance vie..."
Si l'objectif d'inversion de la courbe est tenu, vous saluerez une performance de François Hollande ?
"C'est une opération de communication, tout le monde le sait ! Ils ont accru de manière massive les contrats aidés, contrats publics financés sur fonds publics... Rien ne marche : la création d'emplois doit être dans les entreprises, pas dans l'administration, et pas des contrats précaires... Tout ça pour fausser des statistiques qui hélas ne sont pas bonnes."
Vous annoncez une nouvelle politique d'immigration pour début 2014, sera t-elle prête pour les candidats UMP pour municipales et européennes ?
"Oui bien sûr. Il faut qu'on se sorte de tous ces tabous ! Il est capital qu'un grand pays comme le nôtre assume un nouveau modèle d'immigration. Celui sur lequel nous fonctionnons date du 20ème siècle et repose sur des besoins d'emploi, c'est devenu aujourd'hui à caractère social car la France est en Europe le pays le plus attractif sur le plan social pour les immigrés."
Angleterre, Allemagne, Portugal ont plus d'immigration...
"On n'est pas en train de faire les Jeux Olympiques pour savoir qui a le plus d'immigrés ! On est sur le fait de savoir comment réussir le parcours d'intégration ou d'assimilation de ceux qui viennent immigrer en France ! Ca commence par un principe : la République Française, pays généreux, et c'est l'honneur de la France, ne doit pas l'être pour ceux qui ne respectent pas la loi. Ce que je constate, et ça fait des années : les rapports comparés sont accablants, je le dis depuis de nombreux mois, en France, dans tous les registres, naturalisation, régularisation, aides sociales pour les étrangers en situation illégale dans notre pays, tout est beaucoup plus favorable en France que dans les autres pays d'Europe !"
Pouvez-vous nous donner le coût financier et social de l'accueil, du maintien en France, des expulsions des immigrés illégaux ?
"Nous allons publier sur le site de l'UMP une étude que nous avons réalisé, qui montre de manière comparée que, sur tous les registres, RSA, aide médicale de l'Etat..."
Vous la supprimez ?
"Je suis pour supprimer, comme c'est le cas dans tous les pays d'Europe, l'aide médicale d'Etat, c'est à dire la couverture à 100% des soins maladie pour les étrangers en situation irrégulière, sauf cas d'urgence absolue..."
Qui paierait les soins ?
"Dans l'hypothèse d'une urgence absolue, comme dans tous les pays d'Europe, cela doit être assumé. Mais quand il s'agit de soins dentaires, de tous ces soins qui ne sont pas urgents, il y a un appel d'air considérable en France ! Mais c'est aussi le RSA, tout ce qui de manière générale constitue l'attractivité sociale de la France... Toute une série de prestations pour lesquelles les conditions sont beaucoup plus favorables en France que dans les autres pays !"
Philippe Marini dit que l'UMP a le projet de supprimer la bi-nationalité...
"Non, c'est un débat qui existe dans notre parti. Il est très bien que chacun donne son point de vue. Je dis juste qu'aujourd'hui de nombreux Français sont installés à l'étranger, qui constituent la communauté Française à l'étranger, dont beaucoup sont avec double nationalité, il ne faut pas tout mélanger. Mais ce qui me parait capital, c’est que l'on pose clairement la question de la situation des étrangers en situation irrégulière en France. Il y a aujourd'hui un appel d'air."
"Le père de la désormais célèbre Leonarda qui explique qu'après avoir regardé Italie, Espagne, Portugal, il a finalement choisi la France parce que c'est ici qu'il peut avoir, dit-il, des papiers le plus facilement en dit long sur l'état d'esprit qui anime un certain nombre de gens. Le droit d'asile, le gouvernement veut faire quelque chose : c'est très clair, je soutiendrai toute initiative qui réduit..."
Vous êtes prêt au consensus proposé par Manuel Valls ?
"Il ne faut pas que ce soit encore en trompe l'oeil ! C'est le même Manuel Valls - je sais, il ne faut rien en dire, il est formidable - qui a assumé les deux uniques baisses d'impôts du gouvernement Hollande : la suppression de la franchise sur l'aide médicale d'Etat pour les étrangers en situation irrégulière, et la réduction par 3 du coût du visa pour les étrangers ! Vis à vis des Français, c'est incompréhensible !"
La Croix mentionnait hier une enquête de l'université de Lille : en 2010, les immigrés recevaient 48 milliards d'euros de l'Etat et en reversaient 68 via impôts et cotisations... Ce serait bon pour l'économie...
"Tout dépend comment on fait son calcul ! Quel est dans ce calcul la part de ce qui est représenté par la prise en charge des étrangers en situation irrégulière ? La famille de Leonarda est un cas d'école : 4 ans et 10 mois en France, ils ont touché..."
Si Manuel Valls obtient que l'on réduise de 6 à 9 mois, ce serait très positif ?
"C'est ce que je vous disais tout à l'heure ! Pendant 4 ans et 10 mois, ils ont été pris en charge par la collectivité nationale, une allocation mensuelle de 300 euros..."
On le sait...
"Mais non... Ne dites pas ça, les gens ne savent pas ! C'est comme ça qu'on est dans les approximations et que l'on dit n'importe quoi ! De la même manière que sont pris en charge les frais de scolarité de ces familles pendant des années et après ils sont régularisés automatiquement, c'est intenable !"
Vous picorez dans le vieux programme du Front National...
"Qu'est-ce qui fait monter le Front National ? Le déni de réalité ! Le fait de ne pas prendre le temps de démontrer l'absurdité des propositions du Front National !"
Vous les adoptez...
"Ne dites pas ça ! Ce ne sont pas les propositions du Front National qui vont apporter des réponses, ce sont les nôtres. Ils disent immigration zéro, c'est irréaliste ! Rentrons dans le détail. Dernière remarque : la réaction de Mme Le Pen à mes propositions hier, hurlant, éructant, expliquant que je fais de l'électoralisme en dit long sur ce qu'est le Front National. Il vit sur les problèmes des Français. Quand l'UMP, face au déni de réalité des socialistes, propose des solutions, là ça devient un problème pour le Front National ! Quand on résout un problème, pour eux c'est un problème ! M. Le Pen s'est opposé à la loi d'interdiction de la burqa que je proposais, ça en dit long sur la mentalité du FN."