Brice Hortefeux, ami historique de Nicolas Sarkozy, affirme qu'il "écoute, entend et partage les inquiétudes des Français".
Brice Hortefeux, vice-président de l’UMP et ancien ministre de l’Intérieur
Ses déclarations :
Les autorités Français n'assisteront pas aux cérémonies des JO de Sotchi...
"Je pense que c'est une mauvaise décision ! Quand les athlètes français se rendent à une compétition, c'est l'honneur de la France de les accompagner et de les soutenir. Cela n'empêche en rien de défendre nos valeurs, et je pense qu'il est indispensable dans l'intérêt de la France et des Français de renouer profondément le dialogue avec la Russie et ses autorités."
Il faut y aller ?
"Oui."
Quels vœux adressez-vous à Angela Merkel, chancelière pour 4 ans ?
"L'Allemagne et la chancelière ont une responsabilité bien précise, bien particulière : faire aimer l'Europe. Elle est décriée par les peuples du Sud qui considèrent qu'on leur impose l'austérité, et par ceux du Nord qui considèrent qu'on leur impose la solidarité. La responsabilité de la première puissance européenne, c'est de faire aimer l'Europe."
Que dites-vous à Angela ?
"Une chose simple : la France décroche, il faudrait qu'elle se rapproche ! Il y a deux fois plus de chômage en France qu'en Allemagne, le chômage des jeunes est trois fois supérieur qu'il n'est en Allemagne, la croissance sera atone chez nous, la dépense publique est près de 10 points supérieurs en France qu'en Allemagne, la fiscalité elle-même, impôts, cotisations, taxes, c'est six points supérieur... Il y a une réalité simple qu'on ne peut nier : l'Allemagne n'est pas un modèle, c'est un exemple."
Vos voeux à François Hollande et Jean-Marc Ayrault pour la relation franco-allemande ?
"Il faut que la France, au lieu de décrocher, se rapproche."
2014 sera t-elle l'année du retour politique de Nicolas Sarkozy ?
"D'abord, Nicolas Sarkozy n'est pas prisonnier d'un calendrier, quel qu'il soit. C'est un homme libre. La réalité est simple : il a dit en 2012 qu'il n'entendait pas intervenir dans la vie politique française quotidienne nationale. Il ne le fait pas ! Ensuite, vous avez observé qu'il ne donne pas d'interviews, ne tient pas de réunion publique, pas d'expression publique. Il n'est d'ailleurs pas candidat aux deux années d'élection... La réalité, c'est celle-là. Pour autant, il écoute, entend, observe, partage les préoccupation des Français face à l'avalanche d'échecs que nous vivons."
On dit qu'il se prépare et qu'il accélère...
"La réalité encore une fois est simple : l'élection présidentielle dans son esprit comme dans l'esprit des Français, peut-être pas dans l'esprit de la classe politique ou médiatique, ce n'est pas demain, pas après-demain mais lointain ! Quand il aura pris une décision, le moment venu et le temps n'est pas venu, décision que je ne connais pas, peut-être lui-même ne l'a t-il pas prise, je sais une chose : elle ne sera pas connue par des ragots de presse ou des commentaires de couloir, mais tout simplement parce qu'il s'adressera aux Français les yeux dans les yeux. Mais le temps n'est pas venu..."
Il y a cette remarque citée par le Point, "Je n'ai pas le choix"...
"Je pense que, chez Nicolas Sarkozy, aujourd'hui, la question n'est pas l'envie ou l'ambition bien sûr. C'est la notion de devoir."
A propos du rapport sur l'intégration. Le Président a précisé : ce n'est pas un projet du gouvernement. M. de l'UMP est rassuré ?
"Pas rassuré du tout, c'est tellement symbolique de l'incapacité du gouvernement à construire une politique cohérente ! J'ai recensé précisément 36 couacs ! Les deux derniers sont beaucoup plus graves : ce sont des différends entre le Président et le Premier ministre. Le Président tacle le Premier ministre sur la réforme fiscale, on a compris qu'il n'y en aurait pas, le Président tacle le Premier ministre sur un rapport dont on a compris que plus personne n'en revendiquait la paternité alors que le fait de figurer sur le site de Matignon est une reconnaissance claire de paternité ! Ce rapport commandé par le gouvernement, qui n'est pas là par hasard, il a été commandé exprès et reflète une partie de la pensée des responsables socialistes, ce rapport aboutit à une grande divergence avec ce que nous proposons. Comme l'a dit Jean-François Copé, nous sommes pour la France communauté nationale. Ce rapport aboutit à une communauté des communautés : on commence par le communautarisme, on va sur le repli sur soi, on va vers l'exclusion et cela conduit à des tensions fortes voire à des révoltes..."
Ils vont gagner les municipales avec ça...
"On revient sur des sujets qui sont très différents... J'entends bizarrement qu'il y a un regain d'optimisme chez les socialistes, je suis très surpris : avec les résultats en matière de chômage, en matière sociale, de sécurité, d'immigration, ce serait très étonnant que les Français encouragent cette politique..."
En matière d'immigration, vous pensez comme un Laurent Fabius assassin hier sur Europe 1 qui citait François Mitterrand : "Il ne faut pas prendre toutes les mouches qui volent pour des idées"...
"Une fois n'est pas coutume, je partage totalement cet avis."
Manuel Valls a sanctionné Christian Flaesch, pour une faute déontologique : il vous a téléphoné pour vous prévenir de votre audition par des juges, plutôt que par des policiers. Votre silence confirme la faute de Christian Flaesch ?
"Christian Flaesch est un grand policier, qui n'a commis aucune infraction, personne ne le conteste. On parle d'erreur déontologique... J'aimerais savoir laquelle ! Ce n'est pas une faute : c'est une coutume banale, j'allais dire classique, dans laquelle le responsable de la PJ m'appelait pour me dire que je serai être appelé à témoigner, ce que je vais faire avec beaucoup de plaisir. Au-delà de la situation de Christian Flaesch, qui n'a toujours pas d'affectation, c'est toute la question de la valse des directeurs au Quai d'Orsay, de la valse des recteurs au ministère de l'Education Nationale, et d'une situation inouïe : il n'y a jamais eu autant de préfets sans affectation depuis 1945. Je m'interroge sur cet état partial qui se construit."
Vous avez fait la même chose au pouvoir, avec des rotations, des mutations...
"Pas du tout ! Je vous dis : je m'interroge sur l'évolution d'un état partial !"