Frédéric Lefebvre revient sur son élection dans la 1ère circonscription des Français établis hors de France au micro de Jean-Pierre Elkabbach.
Ce matin à 8h20, Jean-Pierre Elkabbachrecevait Frédéric Lefebvre, député UMP de la 1ère circonscription des Français établis hors de France (Amérique du Nord). Ses principales déclarations :
Comment fait-on campagne sur un territoire aussi vaste ?
"C'est trois mois et demi de campagne, je suis rentré deux fois une journée pendant cette période. C'est du porte à porte, aussi surprenant que ça puisse paraitre : j'allais voir les artisans, les coiffeurs, les restaurateurs français, dans les banques, les salariés, tous ces Français dispersés sur un territoire qui fait 40 fois la France..."
Votre argument sur place : à bas François Hollande ?
"J'ai bien entendu tous ces conseils. Tout le monde m'a dit : "Tu fais un référendum pour ou contre Hollande et tu es élu à coup sûr !" J'ai choisi de faire exactement l'inverse. J'ai parlé de moi, de mon organisation, de mon projet, l'Âme Nord, pour resserrer les liens entre la France et les Français, ressouder la diaspora française..."
Comment représenter ces électeurs quand on est si loin d'eux ?
"C'est effectivement une organisation particulière : je vais aller une fois par mois minimum faire des permanences à Montréal ou New York..."
>> Vidéo sur Europe1.fr
http://www.europe1.fr/MediaCenter/Emissions/L-interview-de-Jean-Pierre-Elkabbach/Videos/Lefebvre-Je-suis-Francais-et-fier-de-l-etre-1548729
Qui paiera ?
"Je suis député français, comme les députés qui représentent l'Outre-mer dont les déplacements sont pris en charge par l'Assemblée Nationale... Je suis pris en charge par l'Assemblée Nationale pour ces déplacements."
Vous êtes utile, vous servez ?
"Le XXIème siècle, c'est la globalisation totale. Tous ces Français en Amérique du Nord, formidables, qui ont de l'audace, sont une chance pour notre pays, ils surfent sur la mondialisation. Ils sont un autre regard, on doit s'en inspirer."
Etats-Unis, Canada : même type d'électeurs ?
"Absolument pas, déjà ce n'est pas la même immigration... Vous avez notamment au Canada une immigration en tension. Hier je parlais des infirmières françaises à Montréal, quand aux Etats-Unis ce sont des entrepreneurs souvent. La droite l'a toujours emporté aux Etats-Unis y compris dans les présidentielles, la gauche l'a toujours emporté au Canada."
Vous étiez de droite aux USA, de gauche au Canada ?
"Je suis moi-même, Jean-Pierre Elkabbach. J'ai commencé ma vie politique avec Jacques Chaban-Delmas, j'ai théorisé l'ouverture, je suis un homme d'unité et de consensus, je reviens de cette campagne avec ce message principal."
Les Français d'Amérique du Nord comme tous les américains et les européens sont secoués : ils sont surveillés, écoutés. Vous qui avez été partisan d'une régulation d'internet, comment l'Europe doit se protéger d'une forme d'espionnage qui la prive d'une part de sa souveraineté ?
"Une des forces de la France a toujours été de protéger les libertés individuelles, la vie privée. Elle doit continuer d'être fer de lance en Europe de cette protection des libertés individuelles. Ca passe aussi évidemment par des lois qui protègent les individus sur internet comme ailleurs... On va voir comment se poursuivent les enquêtes en cours, ça inquiète les Français là-bas comme les américains."
Vous êtes fidèle à Nicolas Sarkozy...
"C'est mon ami."
Avez-vous reçu des primes ?
"Je recevais comme les différents conseillers de Nicolas Sarkozy des primes qui étaient fiscalisées sur ma feuille de paye."
Avez-vous entendu parler des primes au titre des frais d'enquête et de surveillance par les policiers ?
"Je n'ai jamais entendu parler de telles primes. Je vous regarde parfaitement en face, je n'en ai jamais entendu parler, je l'apprends. "
Ne saviez-vous pas si les policiers en bénéficiaient ?
"Mon rôle aux côtés de Nicolas Sarkozy de suivre les textes au Parlement, je ne connaissais pas le détail de cette organisation..."
Pouvez-vous imaginer que Claude Guéant gardait pour son usage personnel 10.000 euros / mois...
"Vous me permettrez de dire une chose : la Justice s'est saisie d'un certain nombre de sujets, qu'elle fasse son travail. Je ne ferai pas d'autres commentaires."
Vous redescendez sur la terre française, comment la trouvez-vous ?
"C'était pas si mal d'être loin pendant 3 mois et demi... Avec du recul, on voit à quel point une des difficultés majeures de la société française, c'est cette capacité à se diviser en permanence sur tout. C'est ce que je voudrais changer. Dans ma famille politique, je veux de l'unité. Dans l'opposition, je veux de l'unité, mais au-delà. Hier à l'Assemblée : j'ai posé une question, en disant "Travaillons ensemble pour aider les infirmières françaises à Montréal !"
Vous avez changé...
"Une campagne, c'est toujours un moment d'échange avec les Français, il faut écouter..."
Pourquoi cette main sur le cœur hier ?
"C'est très émouvant et c'est vrai que, aux Etats-Unis, j'ai été 3 mois et demi là-bas, les hommes publics montrent et témoignent de leur émotion la main sur le cœur, c'est peut-être pour ça que ce geste m'est venu tout naturellement..."
Frédéric Lefevbre, le Français ou l'Américain ?
"Français, bien Français, et fier de l'être !"