Marion Maréchal Le Pen affirme que la manifestation contre le racisme d'hier, ce n'est qu'un écran de fumée pour masquer "les vrais sujets".
Ses principales déclarations :
Cette nuit au Théâtre du Rond-Point, artistes et intellectuels étaient réunis pour dénoncer le racisme. Pourquoi vous n'y étiez pas ?
"Parce que je crois que ces gens sont complètement à côté de la plaque ! Je crois que les Français attendent autre chose que des concerts show-biz et paillettes pour lutter contre un mal qui est largement monté en mayonnaise. Je ne veux pas participer à une manœuvre de diversion pour ne pas parler des vrais sujets qui concernent les Français, donc je n'y serais pas allée [si j'avais été invitée]. J'aimerais bien d'ailleurs savoir qui a payé cette manifestation, si c'est le contribuable Français... Je pense qu'il appréciera !"
Ca ne veut pas dire que vous êtes pour le racisme, l'antisémitisme, l'islamophobie ?
"Non, mais faut arrêter... A votre avis ? Bien évidemment qu'on condamne ! D'ailleurs nous avons été les premiers à condamner tout ce qui s'est passé à l'égard de Mme Taubira ! Néanmoins nous considérons qu'une ministre de la République n'a pas à se précipiter dans ce genre de manœuvre pour ne pas parler des vrais sujets. C'est de la diversion, oui, absolument."
Le classement PISA est très sévère sur l'éducation en France depuis des années. La faute à qui ?
"On n'améliorera probablement pas ça avec les rythmes scolaires... Je crois surtout que le drame de l'école, c'est qu'elle a aujourd'hui complètement dévié de son rôle premier, l'enseignement. On s'est noyé dans les méthodes pédagogiques, les activités ludiques, empêtré dans des méthodes comme la méthode globale qui sont des échecs terribles. La faute aux gouvernements successifs depuis des décennies ! Aux élus surtout qui ont organisé un système scolaire qui malheureusement aujourd'hui ne permet plus de transmettre les enseignements fondamentaux."
Vous avez la solution ?
"Il faut recentrer l'école sur ces savoirs, notamment en primaire ! Calcul, lecture, écriture, revenir aux méthodes qui marchent comme la méthode syllabique."
Vous avez arrêté vos études.
"J'ai arrêté le M2, je suis diplômée en M1."
On apprend davantage dans l'hémicycle ou sur les marchés ?
"On apprend des choses différentes en tout cas ! Quand on est élu, on essaie de s'y consacrer entièrement.
Matignon reçoit les politiques sur sa remise à plat fiscale. Le FN n'a pas de groupe parlementaire, vous ne serez pas reçue...
"Ca arrange tout le monde ! Hier c'était parce que nous n'avions pas de députés, aujourd'hui car nous n'avons pas de groupe, et ils trouveront une autre excuse demain ! Je crois que c'est surtout parce que ça leur déplairait d'entendre nos arguments, radicalement différents des autres."
Vous demandez à être reçue ?
"Bien sûr ! En tant que troisième voire deuxième parti de France, je crois que c'est quand même légitime dans une démocratie qui se respecte ! Ces gens-là sont terriblement sectaires."
Que proposeriez-vous ?
"Je crois qu'aujourd'hui il n'y a pas de réforme fiscale possible, ni de baisse de la fiscalité tant qu'on ne sort pas d'un modèle économique qui est une fabrique à chômeurs ! Tant qu'on ne sort pas d'un modèle économique dans lequel on verse 45 milliards d'euros d'intérêts par an à des marchés financiers, tant que l'on ne remet pas en cause la décentralisation totalement anarchique en France, un système de protection sociale ouvert au monde entier ! Ce sont des sujets que personne n'aborde, il faut les traiter !"
Les Français trouvent votre projet économique dangereux, ne croient pas à la fermeture des frontières, au retour du franc...
"Sur le protectionnisme, c'est faux ! Les Français sont majoritairement pour !"
Combien coûterait une sortie de l'euro ?
"Ça a été chiffré dans notre programme, mais ce qu'il faut voir c'est le bénéfice à long terme. Sortir de l'euro va coûter de l'argent, c'est une réalité mais c'est pour récupérer un outil monétaire qui va nous permettre d'être à nouveau compétitifs sur le marché de l'export. La zone euro est la zone dans laquelle la croissance est la plus faible, depuis une décennie. C'est ça le constat ! Il faut porter ce constat et pour y répondre, revenir à une monnaie nationale comme c'est le cas de 95% des pays du monde."
A l'approche de Noël, l'essentiel des jouets vient d'importation. Que faut-il faire ?
"Il faut permettre aux entreprises et aux secteurs plus largement soumis à la concurrence de tenir cette concurrence ! Par des droits de douane, des taxes d'importation : nos secteurs, on le voit avec les Bonnets rouges et l'agroalimentaire, sont laminés par une concurrence déloyale intra-européenne et extra européenne ! C'est ça le drame de l'Europe !"
Le FN a lancé une opération séduction auprès des enseignants, des retraités, des agriculteurs...
"Nous, on ne convainc pas les agriculteurs, on séduit ! On passe notre temps à draguer ! (Ironique.) Non : on ne drague pas, on convainc. Nous sommes les seuls à répondre aux attentes de toute une frange de la population qui eux entendent les arguments du protectionnisme car il n'y a pas de solution pour eux que celle de les protéger face à la concurrence déloyale. L'agroalimentaire en est la preuve manifeste : on parlait hier de la directive détachement. L'Union Européenne a laminé notre agriculture. Si c'est ça l'Europe qu'on vend aux Français..."
En Ukraine, on se bat pour entrer dans l'Europe... Faut-il aider les démocrates qui manifestent et qui veulent entrer dans l'Europe ?
"Je vous signale que le Président a été élu. Nous ne sommes pas dans une dictature : le gouvernement a été nommé après l'élection du Président. Nous sommes face à des manifestations d'opposition. Je ne suis pas sûre que, parce qu'il y a des manifestations, il faut remettre en cause la légitimité d'un gouvernement. Je crois que la France n'a pas à faire d'ingérence au sein d'un pays. Je crois que l'Ukraine aurait malheureusement tort d'entrer dans l'Union Européenne, au vu de l'enfer que c'est ! C'est un enfer. Ca fait partie des pays qui en tireraient des bénéfices car nous devrions payer pour qu'ils rattrapent leur retard."
Le Conseil de discipline du FN se réunit aujourd'hui et pourrait exclure des candidats racistes. N'y a t-il pas deux langues, deux FN, un des villes, un des champs ?
"Là où il y a de l'homme, il y a de l'hommerie ! Nous ne sommes pas à l'abri de la bêtise humaine. On peut juger un mouvement politique au comportement qu'il a face à ces dérives. Nous avons systématiquement sanctionné, ce n'est pas le cas de tous les partis, même face aux malversations et à la malhonnêteté, c'est là-dessus qu'il faut nous juger."
Sur Europe 1, Laurent Berger a reconnu que de plus en plus d'entreprises se voient demander des lieux et des moments de prière pour les croyants. Vous y êtes favorable ?
"Non ! Je crois que la laïcité doit s'appliquer, y compris dans le secteur privé ! On l'a vu avec l'affaire Baby Loup qui a été l'objet d'une dérive absolument scandaleuse. Pour préserver la paix publique, l'entreprise n'a pas à se plier aux exigences religieuses de groupes qui sont souvent des groupes en vérité fondamentalistes."
Qui vous apprend le plus ? La tente, la mère, le grand-père ?
"Beaucoup de gens m'apprennent mais je devrais rendre hommage à mon père je crois, en particulier."