Le maire socialiste d'Aubervilliers a décidé d'appliquer la réforme des rythmes scolaires dès cette année. "Une petite révolution qui demande du temps d'adaptation" selon lui.
Jacques Salvator, maire PS d’Aubervilliers
Ses principales déclarations :
Vous avez mis en place les rythmes scolaires dès cette rentrée, 21 écoles sont en grève. Vous vous en mordez les doigts ?
"Pas encore ! On savait que ce serait difficile. C'est une réforme importante, nous ne l'avons pas fait dans un dialogue total avec les enseignants d'Aubervilliers, le centre de gravité de la communauté éducative était plutôt le report en 2014 mais nous avons considéré qu'on avait réuni toutes les conditions pour répondre aux objections formulées dans les conseils d'école et de faire une proposition qui nous paraissait répondre à toutes les critiques..."
"Il y a de vrais problèmes mais on s'y attendait, je ne suis pas surpris. Je ne considère pas que la démarche syndicale soit illégitime, ce n'est pas la première fois que nos écoles sont en grève. Il y a des difficultés mais les parents se souviendront de la rentrée 2012 catastrophique sur laquelle il y avait beaucoup à redire. Cette année, la rentrée se passe très bien du point de vue des effectifs, des remplacements."
"L'aménagement des rythmes scolaires est en place. Il nous semble préférable de nous laisser le 1er trimestre pour mettre en place l'ensemble du dispositif plutôt que de l'arrêter avec un mouvement de grève. Maintenant, c'est le droit le plus strict des organisations syndicales que de protester au moment où ils l'entendent. Je considère que c'est un mouvement normal, naturel."
Les enfants sont fatigués...
"La fatigue est incontestable mais fréquente à la rentrée scolaire. Avant d'en déduire que la responsabilité repose exclusivement aux rythmes scolaires, il faut un peu de recul. Ce n'est pas au bout de 15 jours d'exercice qu'on peut en arriver à cette conclusion. Non pas que les enfants sont fatigués : on peut le constater à beaucoup de rentrées. Mais que ce soit en lien avec les rythmes scolaires, et surtout qu'il faille les suspendre aussi vite, c'est un raccourci trop rapide."
N'a t-on pas oublié les enfants ?
"Une ville comme la notre, une des plus pauvres de France, qui accepte de dépenser 600.000 euros sur son propre compte, qu'on ne nous dise pas qu'on oublie les enfants ! Nous nous sommes engagés dans cette réforme car nous pensons que c'est l'intérêt de l'enfant, nous le pensons toujours."
"Tous les moyens annoncés par l'Etat nous ont été donnés. Nous totalisons 153 euros d'aide par enfant, la ville met au bout. Si nous faisons ça, c'est que nous croyons à cette réforme et à son intérêt pour 2 enfants sur 3 qui ne pratiquaient aucune activité périscolaire !"
"Les animateurs, nous les connaissons, ils animent nos centres de loisirs depuis des décennies. Les parents n'ont jamais critiqué la manière dont les animateurs animaient les centres de loisirs, ils y laissaient leurs enfants en toute confiance. Il y a sûrement un nouveau métier à engager, il est en formation. J'ai rencontré les animateurs : ils sont motivés. Ce métier est en formation, ils ont un savoir-faire indéniable."
"Je lis : laissez-nous un peu de temps. Pas tout le temps. Demander un trimestre ne me parait pas excessif !"