Le ministre grec de la Fonction publique lance sur Europe 1 un appel à "la différence" dans l'Union européenne. " Peut-on avoir une politique économique différente ou non ?", demande-t-il au micro de Maxime Switer
La zone euro s'est donnée un nouveau temps de négociations avec la Grèce. A l'issue d'un sommet, les 19 pays de la zone euro se sont laissés jusqu'à la fin de la semaine pour trouver un accord. Interrogé mercredi sur Europe 1, le ministre grec de la Fonction publique et de la Réforme administrative Georgios Katrougalos a assuré de la volonté d'Athènes de trouver "un accord et un compromis viable". Pour preuve, le gouvernement "n'envisage pas du tout" un Grexit, a-t-il assuré.
Une sortie de la Grèce de la zone euro "serait la preuve que le projet européen n'est pas irréversible, qu'il n'était qu'une alliance économique", estime le ministre. Or, pour lui, l'Union européenne n'est "pas seulement un projet de marché commun mais de quelque chose de beaucoup plus noble". Dans ces conditions, il appelle ses partenaires européens à accepter la "différence grecque".
Un appel à la démocratie. Georgios Katrougalos parle d'une période charnière, historique, "un moment constituant", dit-il. Le peuple grec a choisi une voie différente de celle de la majorité des autres pays. Peut-on accepter cette différence ou non ? Peut-on avoir une politique économique différente ou non ?", interroge le ministre. "Sinon, pourquoi avoir des élections et de la démocratie ?", va-t-il jusqu'à demander. "Soit on accepte une possibilité d'une politique économique alternative même si elle est très minoritaire - nous sommes le seul gouvernement de gauche en Europe -, soit on accepte une orthodoxie économique en Europe", propose-t-il.
Interrogé sur la pression que fait peser la position minoritaire de la Grèce dans l'Union européenne, Georgios Katrougalos appelle à respecter la démocratie : "L'Union européenne n'est pas encore un Etat fédéral. C'est une union des Etats égaux. La politique commune doit être décidée par la majorité, mais il faut de la tolérance pour une politique différente sinon, il n'y a plus de démocratie au niveau européen".
La dette, nerf de la guerre. Mardi, le nouveau ministre des Finances Euclide Tsakalotos a siégé pour la première fois à l'Eurogroupe. Mais son collègue au gouvernement assure qu'"il n'est pas responsable de venir chaque semaine avec de nouvelles propositions", sans préciser si Athènes avait l'intention de faire de nouvelles propositions ou non. "Nos partenaires connaissent très bien ce que nous proposons", a continué Georgios Katrougalos, qui assure que le nerf de la guerre se trouve désormais dans "un accord sur le soulagement de la dette. Si nous n'avons pas ça, nous nous retrouverons dans la même situation il y a quelques mois. La dette grecque n'est pas soutenable, le FMI l'a dit", conclut-il.
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