Pour Christophe Aguiton, l’un des fondateurs de SUD et de l’association Attac, invité sur Europe 1, "ces mobilisations auront un impact sur la campagne présidentielle".
La France est sous tension. Mercredi, une voiture de police a été incendiée à Paris lors d’un rassemblement interdit contre les violences policières. Mardi des incidents avaient aussi éclaté lors de manifestations contre la loi Travail. "Il y a une situation sociale qui est tendue et plus globalement il y a un ressentiment sur des questions qui ont beaucoup touché le peuple de gauche, comme la déchéance de nationalité, Notre-Dame-des-Landes", constate Christophe Aguiton, enseignant en sociologie à Paris-I Panthéon-Sorbonne, l’un des fondateurs de SUD en 1988 et de l’association altermondialiste Attac, invité d’Europe 1. "Ce n’est pas un hasard s’il y a beaucoup de tensions à Rennes et Nantes qui sont les villes impactées par l’aéroport."
Réfléchir en commun. "Il y a des composantes dans ces mobilisations qui peuvent produire ce genre de débordements dans les manifestations mais ce n’est pas l’essentiel. L’essentiel c’est le nombre de gens qui est mobilisé et la capacité de ce mouvement à réfléchir en commun à un avenir différent que celui proposé par la classe politique."
Une grogne générale. Selon lui, les cheminots, les routiers, les étudiants etc. se retrouvent dans ces mouvements. "Cela converge vers la contestation d’un projet de loi spécifique, le projet de loi El Khomri. Derrière cela, on va trouver d’autres sujets qui vont arriver très vite comme Notre-Dame-des-Landes. On a une grogne générale d’un peuple de gauche qui n’est pas satisfait des mesures qui sont prises aujourd’hui."
Un impact sur la campagne. "Ces mobilisations auront un impact sur la campagne elle-même", prédit Christophe Aguiton. "On l'a vu dans beaucoup de pays avec des mobilisations assez comparable à "Nuit debout", qui ont pu avoir des impacts politiques importants. C'est le cas aux Etats Unis ou en Angleterre où les mouvements "Occupy" sont entrés dans les organisations traditionnelles pour soutenir les candidats qui sont les plus à gauche."