La journaliste et auteure de Islamistan, Visages du radicalisme remet en cause la signification du mot "islamiste" dans le monde occidental.
"Fondamentalisme", "radicalisme", "intégrisme", "islamisme" ou encore "salafisme"… Depuis les attentats du 13 novembre, revendiqués par Daech, de nombreux mots sont employés pour pointer du doigt certaines dérives autour de l'islam. Claude Guibal, journaliste et auteure de Islamistan, Visages du radicalisme, dénonce la confusion, voire le dévoiement de ces termes.
"Islamiste est un mot fourre-tout, qui n'a pas la même signification selon les pays où on se trouve", a expliqué la journaliste, lundi soir sur Europe 1. "On peut mettre dedans un djihadiste, que quelqu'un qui pratique un islam musulman comme les Frères musulmans en Egypte ou l'AKP en Turquie. En France, une jeune fille qui porte le voile va être qualifiée d'islamiste, alors qu'en Egypte c'est d'une banalité sans nom."
"Derrière le vocabulaire, il y a des gens." La journaliste explique également avoir voulu donner la parole aux musulmans qu'elle a rencontré quand elle était reporter au Proche et au Moyen-Orient. "Derrière le vocabulaire, il y a des gens, avec des parcours très différents. On peut changer, aller vers davantage de radicalisme ou pas. Ce que nous verrions comme fondamentaliste, c'est quelqu'un qui se verrait avec un rapport authentique à l'islam", poursuit-elle.
"Islamistan, c'est ce nom fantasmé où on jette tout ce qui a un rapport central à l'islam. Dans ces gens-là, on a des profils très variés qui vont jusqu'aux djihadistes. Mais il y a aussi des gens très pieux, comme des femmes qui portent le voile. Des femmes veulent aussi porter le niqab, pour qui c'est un choix", a conclu Claude Guibal.