Latifa Ibn Ziaten, mère du soldat Imad Ibn Ziaten, assassiné par Mohamed Merah, a constamment alerté, depuis la mort de son fils, des dangers de l'extrémisme.
Le 11 mars 2012, Mohamed Merah débutait son périple meurtrier, tuant sept personnes à Toulouse et à Montauban. Il y a quatre ans, le terroriste islamiste avait tué le militaire Imad Ibn Ziaten, âgé de 30 ans. Sa mère, Latifa Ibn Ziaten, a depuis constamment averti sur les dangers de l'extrémisme, avant les attentats de Charlie Hebdo et du 13 novembre.
"J'avais sonné l'alerte, et j'avais dit : il y a des Merah partout. Ma voix n'était peut-être pas écoutée. C'est pour ça qu'on a payé le prix fort le 13 novembre", a témoignée l'auteure de C’est quoi la tolérance ? (Les éditions de l’atelier), jeudi soir sur Europe 1.
"Ouvrez ces ghettos !" Depuis la mort de son fils, Latifa Ibn Ziaten s'est engagée, sans failles, pour lutter contre la radicalisation des jeunes. "La jeunesse n'a pas d'espoir, n'a pas de rêves ni d'encadrement. Je suis sur le terrain, et je vois cette souffrance. Certains sont complètement perdus sur leur identité. Je dis : attention, il y a des Merah partout. Ouvrez ces ghettos, mettez de la mixité à l'école, donnez une chance à ces enfants", a demandé Latifa Ibn Ziaten.
"Aimer la France comme elle nous aime". La mère d'Imad a également témoigné de ses échanges avec les jeunes, qu'elle rencontre sans relâche avec son association "Imad Ibn Ziaten pour la jeunesse et pour la paix", créée en 2012. "Certains me disent que la Républiques les a abandonnés. Je leur dis de chercher du travail, de s'améliorer, que la République n'abandonne pas ses enfants. On doit tous leur dire d'aimer la France comme elle nous aime", a-t-elle conclu.
Latifa Ibn Ziaten, a inauguré à la mi-février, à Garges-les-Gonesse, dans le Val-d'Oise, sa première "Maison Imad pour la jeunesse et les parents". Cette maison est un centre d'accueil pour lutter contre la radicalisation des jeunes.