Pour Jean Veil, avocat de la Société Générale, l'affaire Jérôme Kerviel n'est pas l'affaire Dreyfus.
Dimanche, le site d’informations Médiapart a annoncé un nouveau rebondissement dans l'affaire Kerviel. En effet, la commandante de police Nathalie Le Roy, chargée de l’enquête sur les pertes de la Société Générale début 2008, a réuni plusieurs éléments qui mettent en cause les dirigeants de la banque. Dans ce document, Nathalie Le Roy a rapporté au juge d’instruction, Roger Le Loire, qu'elle avait eu "le sentiment d'avoir été instrumentalisée par la Société Générale". Selon elle, la Société Générale ne pouvait pas ignorer les agissements de Jérôme Kerviel. L'activité de l'ancien trader était peut être connue au sein de la banque, mais en janvier 2008, celui-ci a reconnu avoir agi seul et à l'insu de sa hiérarchie. Le 19 mars 2014, la Cour de cassation l'a condamné à trois ans de prison ferme pour avoir causé une perte nette de 4,9 milliards d'euros.
Le président de Médiapart, Edwin Plenel, a réagi aux déclarations de la policière dans l'émission La Nouvelle édition de Canal +, affirmant que "le silence des salariés de la Société Générale a été acheté".
Pour Jean Veil, avocat de la Société Générale, les déclarations de l'agent de l'ordre n'ont rien de fondées : "ce sont des calembredaines. […] Je pense que ça n'ira pas beaucoup plus loin. Ce n'est pas parce que l'on est sincère dans ce que l'on exprime comme étant un ressenti que l'on traduit une vérité", affirme l'avocat. "Elle a dit depuis le début (Jérôme) Kerviel n'a jamais changé d'avis il a toujours dit que sa hiérarchie savait. Ce n'est pas exact", assure Jean Viel. Concernant la suite de l'affaire, Jean Veil ne s'inquiète pas. "Ce n'est pas la Société Générale qui est responsable", s'indigne l'avocat. "On a le droit de se défendre jusqu'au bout […] Nous verrons ce que fait monsieur Kerviel" explique-t-il.
L'ouverture d'un nouveau procès sur les pertes de la Société Générale est fixée en janvier 2016.
Invité(s) : Jean Veil, avocat de la Société Générale