Chaque jour, David Abiker scrute la presse papier et le web et décrypte l'actualité.
À la Une : la fête des voisins mais pas en Europe !
Nos voisins de paliers et nos voisins européens. Les premiers fêtent leurs 20 ans demain. 20 ans qu’elle existe la fête des voisins créée en 1999, 17 rue Vernier à Paris dans le 17e sous l’impulsion d’un habitant nommé Anatase Périfan. Ça a commencé par un apéro collectif et aujourd’hui ce sont neuf millions de Français qui y participent et 30 millions dans une cinquantaine de pays, c’est ce que nous explique le Parisien-Aujourd’hui en France. Il s'agit du plus grand rendez-vous citoyen d’Europe après les élections européennes. À l’occasion de cet anniversaire les Dernières Nouvelles d’Alsace publient les résultats d’un sondage BVA surprenant dont la conclusion est que les Français sont d’excellents voisins. 89% des Français seraient ainsi prêts à donner une heure par mois pour leur voisinage. Et plus ils sont vieux, nous enseignent le sondage, plus ils sont serviables. Quant au voisin idéal, les Français aimeraient vivre sur le même palier qu’Omar Sy, Jean-Jacques Goldman, Michel Cymes, Thomas Pesquet et Dany Boon. Un comble, ajoute Challenges, puisque Dany Boon habite à Londres. Londres où on vote dès aujourd’hui pour les élections européennes. Et le moins qu’on puisse dire c’est qu’en Europe, ce n’est pas du tout la fête des voisins.
"Les sujets qui fâchent" le syndic européen
Les sujets qui fâchent la copropriété européenne, sont en couverture de l’Obs ce matin. L’hebdo dresse la longue liste des pommes de discorde entre voisins européens. Il y a "l’Europe qui impose l’ultralibéralisme", "elle tue les identités", "c’est l’Allemagne qui dirige tout", "l’Europe mène une politique d’austérité", "malmène les agriculteurs", "est aux mains des lobbys", "ouvre sa porte à n’importe qui"... Bref, l’Europe est une passoire. Sur tout ces sujets, l’Obs démêle le vrai du faux et rappelle aux copropriétaires que ce qu’impose le syndic bruxellois a été décidé par eux. Hypocrites les voisins européens.
Brexit Party
Mais il en est un qui ce jeudi fait plus de bruit que les autres, c’est la Grande-Bretagne, "folle campagne", titre le Figaro. C’est la Brexit Party chez le voisin britannique qui vote dès aujourd’hui, Brexit Party du nom de la formation politique du souverainiste Nigel Farage qui domine dans les sondages. On comprend le désarroi des Anglais, analyse le Figaro, ils ont voté il y a bientôt trois ans pour quitter l’Europe, les voilà qui doivent voter pour y envoyer des eurodéputés.
Thierry Baudet, nouveau phénomène anti-européen
En tête des intentions de vote aux Pays-Bas, un certain Thierry Baudet qui intrigue beaucoup la presse française à cause de son nom francophone. Il a 33 ans, il est historien, télégénique docteur en droit, nous explique la Croix, d’origines franco-indonésiennes (lointaines les origines françaises), anti-immigration et anti-euro. Thierry Baudet a fondé le Forum pour la Démocratie. Il milite en faveur d’un "Nexit", une sortie de l’Europe des Pays-Bas. Celui qui était inconnu en 2016 a débattu ce mercredi à la télévision hollandaise face au Premier ministre néerlandais. Thierry Baudet, nous dit La croix, est un fervent lecteur de Michel Houellebecq et adepte de discours en latin. Il truffe ses interventions de références classiques. Il est connu pour ses propos controversés sur l'immigration, les femmes ou la transition écologique. Thierry baudet est la surprise politique de cette élection européenne et s'apprête, nous dit La Croix, à remporter un large succès.
"Super scrutins" de ce jeudi à lundi
Ce sont les scrutins où l’on ne votera pas seulement pour envoyer les députés européens. C’est aussi pour ça que cette élection est un baromètre politique essentiel pour l’Europe. Par exemple, en Irlande, on vote aussi pour les législatives, les élections locales et il y aura aussi un référendum sur le divorce. En Belgique, il y a des élections législatives et régionales. En Italie, des municipales et des régionales. En Allemagne et en Espagne, des élections municipales. Ces scrutins vont révéler les nouveaux équilibres politiques européens.
La couleur politique de la "maison commune"
Page 42 de l’Express, il y a une carte de l’Europe, cette Europe que Gorbatchev appelait il y a 30 ans, la maison commune européenne. Cette carte montre une Europe bleue et rouge. En rouge, les pays ou les partis anti-européens sont à plus de 15% et en bleu, les pays où ils sont au pouvoir. La maison commune pourrait bien avoir changé de couleur lundi matin. Cette fois, ce ne sera pas du fait du syndic de Bruxelles, mais plutôt du fait des copropriétaires. Ce sont nous autres qui auront décidé de la couleur de la maison.