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Chaque jour, David Abiker scrute la presse papier et le web et décrypte l'actualité.

Bonjour David, pour ce lundi de Pâques, la presse a deux faces : le tragique srilankais et le comique ukrainien.

Bonjour Pierre, bonjour à tous. Oui, le tragique c’est bien sûr les attentats d’hier au Sri Lanka. "Pâques meurtrière" titre le Figaro, "Pâques sanglante" pour la Voix du Nord, "Les catholiques pris pour cibles" titre le Parisien-Aujourd’hui en France. Mais en Une des Dernières Nouvelles d’Alsace, le tragique des attentats voisine avec le comique. "Un comique devenu président" titre le quotidien alsacien qui revient sur l’élection triomphale en Ukraine du comédien Volodymir Zelesnky. Enfin, il y a en Une de vos journaux, comme le Télégramme ou La Provence, une figure bien connue du tragicomique : l’automobiliste français.

"Les Français en voiture sont parmi les plus détestables d’Europe"

 

La Fondation Vinci vient de publier son baromètre européen sur le comportement des automobilistes explique ce matin le Courrier Picard et il faut bien le reconnaître, les Français en voiture sont parmi les plus détestables d’Europe. Le tragique, ce sont les insultes qu’ils sont 69 % à proférer derrière leur pare-brise, et la proportion augmente en Ile-de-France où les Parisiens volent la vedette aux Marseillais. En revanche, s’il s’agit de descendre du véhicule pour s’expliquer, le Parisien est lâche comparé au Provençal ou au Breton. Ça c’est pour le comique.

Pour le tragique, 76 % des automobilistes Français avouent ne pas respecter les distances de sécurité et 34 % n’hésitent pas à coller la voiture de devant quand elle va trop lentement. Comiques les Français au volant quand ils s’estiment bons conducteurs à 96 %. Tragique quand la France compte 40 morts de la route par million d’habitant quand la Hollande en dénombre neuf de moins. Alors prudence en ce week-end de Pâques, car du comique au tragique, il n’y a parfois qu’une seconde d’inattention.

Volodymir Zelesnky président, de la fiction à la réalité

Selon un scénario ou la réalité a dépassé la fiction, analyse ce matin le Figaro. Car l’élection de Volodymir Zelesnky à la présidence de l’Ukraine était écrite et scénarisée dans une série télé. Celle-là même qui l’a rendu célèbre et populaire dans son pays. "Pour quiconque a observé ces dernières semaines les analogies avec la série télé qu’a écrite Zelensky sont frappantes s’étonne le Figaro. A l’écran Zelensky incarne un prof d’histoire propulsé candidat après avoir ulé sa colère contre le système oligarchique. Ses élèves le filment en cachette et postent la vidéo sur YouTube. Les lycéens finiront par le faire élire à la présidence".

Le métier de berger qui séduit de plus en plus de femmes

 

Voilà pour la série dont Zelensky est devenu en trois ans le héros ultra populaire. Dans la réalité, il a battu hier Pétro Porocenko en raflant près de trois-quarts des suffrages. Alors il est de bon ton de railler les mœurs politiques ukrainiennes, baroques et parfois sauvages, n’empêche, souligne le Figaro, force est de constater qu’en 28 ans, l’ex République soviétique a réussi à inscrit dans ses institutions le principe de transition démocratique, ce qui n’est pas le cas de ses voisins russe et biélorusse. Reste que diriger un pays n’est pas aussi simple qu’amuser la galerie.

L’ENA deviendrait l’ISF

Si, comme il en est question dans les propositions qui font suite au grand débat, l’Ecole nationale d’administration venait à disparaître, elle pourrait laisser la place à l’institut supérieur des fonctionnaires autrement dit l’ISF révélait hier le Parisien-Aujourd’hui en France, de quoi amuser les fiscalistes et agacer les élèves de l’ENA. Et puisqu’on parle d’ISF, le même quotidien met ce matin en garde les épargnants contre ce qui ressemble aussi à une mauvaise blague plutôt qu’à un bon placement.

L’arnaque aux vaches laitières

L’autorité des marchés financier alerte contre ces faux sites qui invitent à investir dans l’élevage de vaches comme sur cheptelépargne.com. "A l’éleveur le lait et la descendance mâle, à l’investisseur la descendance femelle qui permettrait de faire grossir son cheptel". Les arnaqueurs opèrent de la même de la même façon : publicité sur internet, appel téléphonique et argumentaire promettant un rendement de 6 %. Une fois convaincu le pigeon est invité à faire un virement sur un compte à l’étranger. Les plaintes se multiplient contre ces sites qui n’hésitent pas à magner l’humour en revendiquant le slogan : liberté, égalité, vache à lait. Ou comment prendre les gens pour des cloches. Faute de vaches, on gardera des moutons.

Le métier de comique explose, mais ceux qui remplissent les grandes salles sont plutôt rares 

Les bergères toujours plus nombreuses

A lire ce matin l’enquête du Figaro sur le métier de berger qui séduit de plus en plus de femmes. Au début des années 2000 explique le Figaro, le métier de berger n’en attirait que 25 % contre la moitié aujourd’hui. La carrière séduisait souvent des ruraux ou des marginaux, elle recrute désormais des urbains soucieux de s’épanouir. Mais attention, bergère ou berger est un métier difficile, compliqué par le retour du loup et la responsabilité de plusieurs centaines de bêtes. Ça s’apprend dans le seul centre de formation de France où l’on obtient en un an un diplôme national de berger transhumant tout ça pour un des salaires modestes entre 1.200 et 1.800 euros mais peut-être aussi pour une vie meilleure.

L’humour triomphe avec 18.000 spectacles recensés

On lira pour finir ce papier du Monde daté de dimanche-lundi sur le métier de comique. 18.000 spectacles recensés en 2017 contre 7.000 en 2006. C’est l’explosion d’un métier dans une époque pas très drôle où le rire est devenu un exutoire nécessaire analyse le Monde. Trois facteurs expliquent l’expansion de la rigolade : le stand up à l’américaine qui fait école en France, les plateformes comme Youtube où chacun peut se lancer et enfin le divertissement médiatique qui carburent à la blague. Mais attention, la carrière est difficile, ceux qui remplissent les grandes salles plutôt rares. Faire l’œuf et en vivre même un lundi de Pâques ne s’improvise pas.