Chaque jour, David Abiker scrute la presse papier et le web et décrypte l'actualité.
À la Une : l’éléphant du Botswana et la Génération climat
Qu’il est doux le chant du coq, qu’elles sonnent bien les cloches de nos églises, qu’elles meuglent tendrement les vaches de nos pâturages. Dans le Figaro ce vendredi, le maire de Cajac en Gironde entend protéger les bruits des zones rurales et veut qu’ils soient inscrits au patrimoine de l’Unesco car ils font partie du patrimoine sonore de nos terroirs. À la Une de ce même Figaro, un éléphant du Botswana dont le gouvernement vient de réautoriser la chasse provoquant l’inquiétude des écologistes. Le chant du coq et l’éléphant du Botswana menacé nous invitent à enjamber les éditos qui, ce vendredi matin, n’ont qu’une obsession : l’affrontement électoral entre la République en marche et le Rassemblement national. Alors qu’aujourd’hui et demain, on marchera pour le climat. Au lendemain du premier Conseil de Défense écologique, il reste encore une place pour l’écologie dans la presse et ces élections européennes.
Écologie : l’originale ou la copie
Dans le Républicain Lorrain, Xavier Brouet se demande si les électeurs préféreront l’original ou la copie. En clair, si Jadot pourra imposer sa boutique écolo à gauche ou si l’enterrement du projet d’extraction aurifère en Guyane par le conseil de défense écologique ce jeudi séduira les électeurs à trois jours du scrutin européen. Comment faire le tri entre convictions et opportunisme politique, se demande Bernard Stéphan dans La Montagne, et qui dit "tri" dit "récupération". Difficile pour Philippe Marcacci de l’Est républicain de croire au virage écolo de Macron qui a fait sienne la cause de l’urgence climatique mais ressemble à un converti de la 25e heure.
Naissance d’une Génération climat
Pourtant si vous lisez Le Monde, l’engagement écologique commence désormais au berceau ou presque. "Naissance d’une génération climat", titre le Monde. Une génération qui aujourd’hui et demain mettra la pression sur les candidats aux élections européennes avec ses slogans du genre "Plus tard, je veux être vivant" ou encore "Je ferai mes devoirs quand vous ferez les vôtres". C’est bien joli de parler de "Génération climat" mais dans le Figaro il y a un chiffre qui calme, c’est celui de l’abstention des jeunes. 70% des 18-34 ans pourraient ne pas voter. C’est compliqué d’influencer une élection sans voter. Ceci dit les jeunes pousses vertes ont une excuse, beaucoup ont moins de 18 ans et ça n’aide pas à voter.
Les enfants à l’assaut du vieux monde.
Voilà un titre qui plaira à Macron l’écologiste en transition comme l’appelait il y a quelque jour Pascal Canfin. Flore Vasseur (essayiste et documentariste) prépare un film sur les activités des moins de 18 ans avec Marion Cotillard. 85% de cette génération ne vit pas en occident, explique-t-elle à WE Demain. Elle vit là où le monde subit les guerres, les migrations climatiques ou les catastrophes écologiques, ces jeunes ont par ailleurs une très grande capacité à se connecter entre eux, savent utiliser les médias qui les utilisent aussi. Et contrairement à leurs aînés, ils savent s’amuser en militant. Parmi eux Mary Fin (17 ans et secouriste sur l’Aquarius), Mohamend Al Jounde (12 ans, qui crée une école pour les réfugiés), Mémory Banda (15 ans en lutte contre le mariage des mineurs au sud Malawi), Melati et Isabel (12 et 10 ans en guerre contre les déchets plastiques à Bali) ou encore Matsuki Kamoshita (16 ans et voix des enfants de Fukushima).
Enfants, jeunes ou bébés : auxiliaires de com ?
Jeunes ambassadeurs de la catastrophe climatique, enfants passeurs de messages ou intervieweurs de président tel le Youtubeur Hugo Travers (22 ans) qui interviewera ce soir le président sur les enjeux de l’élection européenne. On a toujours besoin d’un jeune ou d’un enfant pour dire combien on est déterminé à changer le monde. Dernier exemple dans Paris Match avec Louis, fils du Prince William et de Kate Middleton, Louis photographié pour la première fois depuis son baptême dans un jardin éphémère pensée par la duchesse de Cambridge pour inciter les Anglais à prendre l’air. Rien ne vaut un bébé pour communiquer et rappeler que l’écologie est une valeur qui n’attend pas le nombre des années.