Chaque jour, David Abiker scrute la presse papier et le web et décrypte l'actualité.
Bonjour David, ce matin dans la presse il est question de Notre-Dame, de la rue d'Aubagne, d'une femme qui se réveille d'un coma, mais aussi du temps et d'un appel urgent à ne pas se presser.
Bonjour Pierre, bonjour à tous. Oui, dans vos journaux ce matin il y a ceux qui veulent agir vite, et puis ceux qui pensent qu’il est urgent de ne pas se presser. "Prenons le temps" lancent tranquillement dans Le Figaro plus de 1.000 experts du patrimoine au Président de la République. "Prenons le temps du diagnostic pour Notre-Dame de Paris. L’exécutif ne peut se passer d’écouter les experts, la France a les meilleurs du monde. Prenons le temps de trouver le bon chemin et alors oui, fixons un délai ambitieux pour une restauration exemplaire, non seulement pour le présent mais aussi pour les générations à venir. Sachons écouter ces experts sans retard mais sans précipitation".
Les unes des journaux en ce lundi 29 avril : du foot, l’application des annonces de Macron, le travail qui tue, la biodiversité. Avant la revue de presse de 8:30 sur #Europe1pic.twitter.com/APcjabQYY5
— David Abiker (@DavidAbiker) April 29, 2019
Il y a ceux qui ne sont pas pressés et puis il y a ceux qui doivent accélérer "Notre objectif, aller le plus vite possible" explique le secrétaire d’Etat aux collectivités territoriales Sébastien Lecornu dans Le Parisien Aujourd’hui en France alors que le séminaire gouvernemental commence ce lundi matin. "Après les annonces de Macron, Edouard Philippe en premier ligne" titre Le Figaro, "Edouard Philippe à la relance" enchaîne l’Opinion. Aller vite ou ralentir, c’est la tonalité de vos journaux ce matin.
Politique : faut-il s’inspirer du Stade Rennais ?
Et cette méthode pourrait inspirer le gouvernement qui vient d’entrer en séminaire. Voilà ce qu’écrit Jean Levallois dans La presse de La Manche, on dirait Le Lièvre et la Tortue appliqué au séminaire gouvernemental : "On les dit têtus, en fait les bretons sont persévérants. Ils ont la capacité collective d’associer leurs énergies, de demeurer tout à la fois confiants et humbles, ce qui leur évite de vendre la peau de l’ours avant de l’avoir tué. La Coupe de France est insoumise, elle aime surprendre son monde et ne s’abandonne jamais à perpétuité à une équipe".
Elle se réveille après 27 ans de coma
Si ça n’est pas un éloge de la lenteur en politique, alors il faut lire les Echos qui pointe par exemple un excès de précipitation du chef de l’Etat a réclamé une relance de la décentralisation pour 2020 alors qu’on sera en pleine campagne des municipales. Gare au télescopage met en garde le quotidien, un accident est si vite arrivé. Confère le PSG dont la déconfiture fait la une du Parisien-Aujourd’hui en France. A l’excès de précipitation, on pourra opposer l’urgence de sauver les espèces en péril.
Urgence pour la biodiversité
Et la remise aujourd’hui à Paris d’un rapport sur la biodiversité par 150 experts, encore des experts qui tirent la sonnette d’alarme sur ce million d’espèce menacées. "Il est temps de changer cette société mortifère pour les humaines" s’impatience la présidente du WWF dans la Dépêche du Midi tandis que les Dernières Nouvelles d’Alsace sonne l’alerte rouge : "Le rapport de l’ONU que les scientifiques s’apprêtent à discuter toute la semaine pointe une accélération, rapide, imminente du taux d’extinction des espèces, un rythme qui fait redouter une sixième extinction de masse disent les experts".
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Et on retiendra dans les Echos un chiffre celui de la déforestation en zone tropicale et équatoriale : 12 millions d’hectares de forêt ont disparu l’an dernier.
Relogés de la rue d’Aubagne : les hôteliers marseillais s’impatientent
Agir vite c’est compliqué dans certains secteurs, surtout quand on ne s’appelle pas Notre-Dame-de-Paris. Libération est allé confronter l’urgence de reloger les sinistrés de la rue d’Aubagne à Marseille et les priorités des hôteliers de la ville qui ont accepté de les accueillir. Mais c’est sans compter la saison touristique qui arrive à Grand-Pas. Plus de 700 personnes vivent encore à l’hôtel six mois après le drame, et certains sont priés de rendre leur chambre avant l’été.
La mairie fait ce qu’elle peut, les hôteliers l’avait prévenue, un hôtel n’est pas conçu pour abriter des familles sur le long terme. Pour l’ancienne ministre chargée de la lutte contre l’exclusion Arlette Carlotti, "Il y a sur ce dossier un manque de volontarisme".
Faire vite, ralentir ou se précipiter
Et l’on retrouve ce matin dans la presse la question de la vitesse d’action, la notion de priorité, la nécessité d’aller vite sans se tromper ou au contraire l’urgence absolue de ralentir. Tout ça pour sauvegarder le patrimoine culturel, c’est Notre-Dame dont il ne faut pas précipiter la restauration, le patrimoine naturel c’est la biodiversité qu’il est urgent de sauvegarder, ou l’habitat de ces familles marseillaises qu’il est urgent de reloger. Sans parler des annonces présidentielles qu’il faut mettre en œuvre tout ça dans un séminaire.
Plus de 700 relogés de la rue d'Aubagne vivent à l'hôtel six mois après le drame, et certains sont priés de rendre leur chambre avant l'été
Pour finir David, une femme s'est réveillée d'un coma de 27 ans
Puisque le temps presse, je vous parle pour conclure de Munira Abdulla originaire d’Abu D’Abi qui vient de rentrer au pays. Le Parisien nous raconte comment cette femme a passé 27 ans dans le coma après un accident de voiture. Elle avait 32 ans quand elle a frôlé la mort. Elle en a désormais 60. Elle s’est réveillée en juin 2018 dans un hôpital allemand où elle avait été prise en charge pour des soins sans espoirs. Son fils dont elle a sauvé la vie lors de l’accident avait 4 ans, il en a aujourd’hui 31. "J’ai toujours eu le sentiment qu’elle se réveillerait un jour" a-t-il confié à la presse. 27 ans de coma. Comme quoi le temps peut-être parfois le pire de nos amis ou notre meilleur ennemi.