La presse quotidienne revient ce mercredi matin sur le blocage des raffineries qui commence à devenir un véritable problème pour les usagers de la route.
Ce matin en Une de vos journaux ça s’aggrave :
Le Figaro : Gouvernement-CGT : l’épreuve de force.
Le Monde : CGT et Valls, le choix de la confrontation.
Les Echos : la CGT s’enferre dans sa stratégie de blocage.
Le Parisien : vers la paralysie totale ?
L’Humanité, pas tout à fait sur la même ligne : isolé, le pouvoir se déchaîne contre les syndicalistes.
Le Canard enchainé ironise : Pénurie de carburant : Hollande : "non seulement ça va mieux, mais maintenant c’est super".
Mais il est des foyers où les sujets d’inquiétude sont tout autres. Si vous avez un lycéen à la maison, vous connaissez cette angoisse devant l’algorithme impénétrable qui doit décider de son avenir :
Libération : Admission post-bac : la part d’ombre de l’Education Nationale.
CGT
C’est la violence, la radicalisation qui retiennent l’attention des éditorialistes. Et cette impression que la France s’enfonce peu à peu. "La France a la fâcheuse manie de scruter davantage les tressautements de son nombril que les mutations du vaste monde, constate Dominique Jung dans Les Dernières Nouvelles d’Alsace. Elle s'inquiète plus de la danse du scalp entamée par la CGT autour des pompes à essence que du décrochage français au sein d'une Europe en expansion Le coup de la panne qui nous fait tant frémir ne se situe donc pas du côté des raffineries, mais du côté du déficit global d'attractivité". La conclusion vous la trouverez en dernière page du Parisien et un peu partout dans la presse, c’est une page de publicité qui s’adresse directement aux lecteurs inquiets de ne plus trouver d’essence : Renault nous vante sa voiture électrique en détournant le vieux slogan : En France, on a plus de pétrole mais on a des Zoe. Enfin, le dossier de l’Express sur EDF, Areva, et les fiascos de l’État français, laisse un peu pessimiste quant à l’avenir de l’électricité.
Chypre
Libération nous raconte un incident diplomatique au sommet sur l’humanitaire en Turquie. Le président chypriote a claqué la porte. A priori, vous ne connaissez pas Nikos Anastasiadès. La raison de sa colère, c’était la présence de Mustapha Akinci, président de la République autoproclamée de Chypre du Nord. Que vous ne connaissez pas non plus. Et pourtant, un article de La Croix nous rappelle qu’en Europe, un territoire est occupé illégalement depuis 1974. La Turquie a envahi le Nord de Chypre et y a mis en place un gouvernement reconnu par elle seule. La capitale, Nicosie, a des allures de Berlin 1961 avec ses barbelés, ses familles coupées en deux et ses liaisons téléphoniques qui ne passent pas. Mais le reste de l’Europe détourne le regard pour ne pas envenimer les relations avec l’allié turc. Le Sud ne veut pas la réunification proposée par l’ONU au sein d’un état fédéral parce que les chypriotes grecs y voient une acceptation de l’invasion et parce qu’ils croient qu’une nouvelle incursion turque est possible. Ils espèrent un soutien de l’Europe.
Enfants disparus
48.895. C’est le nombre de mineurs qui ont disparu en 2015. 20 Minutes y consacre sa Une : portés disparus. Des enfants, le plus souvent fugueurs, et qu’on retrouve deux ou trois jours après mais il y a les autres, ceux qui ne réapparaissent jamais. Dans La Croix, c’est le cas de Cécile Oliver, 17 ans au moment de sa disparition, dont le père remue ciel et terre depuis 19 ans : "pour moi, justice sera faite non pas quand on aura trouvé un coupable mais quand je saurais ce qui est arrivé à ma fille". Dans 20 minutes, c’est Axelle, 16 ans, disparue après une soirée entre amis en avril 2013. Une de ses amies a reçu un appel en mai et puis plus rien. Sa mère lui adresse un message sur une page Facebook pour lui dire son amour. Comme une bouteille à la mer pour dire la plus terrible des absences.
Imaginez deux groupes d’étudiants, on leur montre la vidéo d’un accident de voiture. Une semaine après, on les invite à raconter ce qu’ils ont vu avec deux phrases d’amorce différentes : "lorsque les deux voitures se percutent", ou "lorsque les deux voitures se touchent". A la question de savoir si une vitre a été cassée, seuls les étudiants du premier groupe affirment que oui. Alors qu’il n’y en a pas trace dans la vidéo. L’article des pages Science et Médecine du Monde nous parle de ces souvenirs fictifs qui sont extrêmement faciles à induire. Il s’intitule Et si la madeleine était un macaron ? Proust s’est peut être emmêlé les pinceaux. Seule chose rassurante : notre cerveau n’active pas les mêmes zones lors de l’évocation des faux souvenirs. Mais on ne peut pas faire une IRM à chaque fois qu’on veut raconter sa journée. Ou à chaque fois qu’on essaye de se souvenir des vieilles promesses : "l’Europe, c’est la paix", "le changement c’est maintenant"...