Les journaux consacrent une partie de leur titre à l'épisode de pollution, le pire que la France connaît depuis dix ans. La presse commente aussi les nombreuses candidatures qui se profilent aux primaires de la gauche et à l'élection présidentielle.
Ce matin en Une de vos journaux ça ne s’arrange pas : Le Monde : La France démunie face à la plus grave pollution de l’air depuis dix ans. Libération : Demain, on arrête de respirer. Pendant ce temps, L’Opinion se penche sur le procès de Christine Lagarde, qui n’avait pas tenu compte des avis de son administration dans l’affaire Tapie : Faut-il punir la négligence en politique ? Le Figaro : Primaire : le tout sauf Valls prend de l’ampleur. Et des candidatures qui tombent du ciel.
C’est dans 20 Minutes et autant le dire, la France l’attendait : Michèle Alliot-Marie est candidate. Elle se revendique du gaullisme face à un François Fillon libéral. Mais quand on lui demande si Henri Guaino n’est pas déjà sur le créneau, elle avance une vague divergence sur la question européenne. C’est le bonheur de la présidentielle à la française, voir ressurgir la ministre de l’Intérieur qui proposait à Ben Ali les services de notre police pour juguler les manifestations du Printemps arabe, tout en investissant dans l’immobilier tunisien au nom de son vieux père.
A gauche, c’est tout aussi festif. Libération cite les propos de Jean-Christophe Cambadélis scandalisé qu’Emmanuel Macron et Jean-Luc Mélenchon refusent la primaire, mais expliquant qu’elle n’est pas ouverte à Nouvelle Donne, au Mouvement Républicain et Citoyen, et au Mouvement des Progressistes. "La primaire de la gauche, ce n’est pas open-bar". Certes, mais on y accueille tout de même un petit nouveau. Et c’est Le Parisien qui nous raconte le mieux les coulisses de la candidature Peillon. Un coup de François Hollande pour torpiller Manuel Valls ? Pas du tout, le Président serait furieux de la candidature de celui qu’il surnommait avant 2012 le serpent qui trahit toujours. Autre surnom, celui de Julien Dray : baron noir. En fait, disent certains, ce serait son œuvre. Martine Aubry, en tout cas, jure qu’elle n’y est pour rien. Quant à Ségolène Royal, hors caméra, elle penche plutôt pour Emmanuel Macron. Résumé d’un hollandais historique : on est chez les fous.
Très loin de ce numéro de music-hall, Le Monde publie le texte d’un professeur de l’Université de Columbia, Marc Lilla, qui s’interroge sur les raisons de la défaite d’Hillary Clinton et déplore la focalisation de l’élite intellectuelle progressiste sur les droits des minorités. D’abord, rappelle-t-il, quand on commence à s’adresser explicitement à des groupes, électorat latino, noirs, féminin, LGBT, mieux vaut les mentionner tous. Autrement, ceux qu’on a oubliés s’en aperçoivent et se sentent exclus. Surtout, "l’obsession de la diversité à l’école et dans la presse a produit à gauche une génération de narcissiques ignorant le sort des personnes n’appartenant pas au groupe auquel ils s’identifient et indifférents à la nécessité d’être à l’écoute des Américains de toutes conditions. Dès leur plus jeune âge, nos enfants sont incités à parler de leur identité individuelle avant même d’en avoir une". Dans le secondaire, dit-il, les programmes d’histoire plaquent sur le passé le discours actuel de l’identité. Même chose à l’Université, ce qui fait le jeu des démagogues populistes cherchant à délégitimer le savoir. "Comment expliquer à l’électeur moyen qu’il y a censément urgence morale à accorder aux étudiants le droit de choisir le pronom personnel par lequel ils veulent être désignés ? Il nous faut une gauche post-diversitaire qui parlerait à la nation en temps que nation de citoyens qui sont tous dans le même bateau et doivent se serrer les coudes".
Une page dans Le Figaro rappelle les bienfaits de la politesse. La valeur dont les Français estiment manquer le plus. Essentielle en période de crise puisqu’elle est un vecteur de cohésion sociale, mais également un formidable moyen d’intégration.
Le magazine Stylist nous raconte les déboires de Howard Brookins Jr, conseiller municipal de Chicago. Son projet : obtenir le remplacement des couvercles des poubelles publiques grignotés par des écureuils agressifs. Initiative refusée par le comité budgétaire. Fin de l’histoire jusqu’au moment où Brookins a fait une chute de vélo entraînant une fracture du crâne et des dents cassés. Un écureuil s’était jeté dans les rayons de sa bicyclette. Le conseiller a affirmé au Chicago Tribune que le kamikaze a commis un attentat suicide pour se venger. Le Parisien nous alertait hier sur la prolifération des rats à Paris, du fait de l’insalubrité des rues. On espère qu’ils sont moins vindicatifs.