Chaque jour, David Abiker scrute la presse papier et le web et décrypte l'actualité.
Dans la presse un mouton noir, des brebis galeuses et les animaux du salon de l’Agriculture
Des veaux, des vaches et des cochons mais aussi un mouton noir et des brebis galeuses. Le mouton noir c’est toujours Alexandre Benalla dont les mensonges font dire à Yann Marec dans la Charente libre que le temps où l’on voulait étouffer une affaire en montant une commission d’enquête est bien fini, le Sénat en a fait la preuve. Une page se tourne aussi pour les brebis galeuses de l’Église avec le sommet de ce jeudi sur la pédophilie cléricale qui marque lui aussi cette prise de conscience que rien ne sera plus comme avant, analyse Didier Rose dans les Dernières Nouvelles d’Alsace.
Arrêtons de pleurer sur notre agriculture
Mais aux brebis galeuses et aux moutons noirs, on préférera les veaux, vaches et cochons du salon de l’Agriculture qui ouvre ses portes demain. "Paysans, opération séduction", c’est la Une du Progrès. "Les agriculteurs ont besoin d’amour", c’est la Une du Républicain Lorrain. Au-delà de la calinothérapie, si vous lisez la presse ce vendredi matin, vous comprenez que l’on attend tout et son contraire du monde paysan. Du bio, de la qualité, du bien-être animal, des performances commerciale, des circuits courts et un territoire bien aménagé, s’étonne Laure de Charette dans le Figaro. Mais c’est l’Opinion qui titre "Nul n’est prophète en sa prairie", autrement dit nous avons l’agriculture la plus saine, la plus traçable et la plus sûre du monde et on n’est même pas fichu de pousser un grand cocorico.
L’agriculture française, la plus durable du monde
Et on a des raisons, L’Opinion nous rappelle ce vendredi un événement totalement passé inaperçu au mois de décembre sans doute en raison de la crise des Gilets jaunes. L’étude de référence de The Economist Intelligence Unit a classé l’agriculture française au premier rang mondial de la durabilité. L’étude explique que l’agriculture française parvient à marier la performance agricole, la protection de l’environnement et des conditions sociales satisfaisante comparativement au reste du monde. Un classement célébré dans le monde entier mais pas chez nous. C’est le paradoxe Français, explique l’Opinion, "nous sommes les enfants gâtés de l’agriculture, on a les meilleures normes, les meilleurs outils de traçabilité et chez nous la sécurité alimentaire est telle que le moindre pépin prend des proportions ahurissantes". Et une experte rappelle qu’au moment de la très récente crise de la viande polonaise, il a fallu moins de 72 heures pour retirer du marché tous les lots contaminés.
Peur de notre assiette !
Mais malgré ces efforts reconnus, on continue à écouter Pierre Rahbi qui nous souhaite "bonne chance" avant de passer à table, ou l’écologiste Yannick Jadot qui clame qu’il a "peur devant son assiette". Alors les Français aiment leurs paysans mais surveillent leur production c’est normal, c’est ce qui résulte du sondage Odoxa publié aujourd’hui par le Figaro. C’est ce que David Abiker appelle l’amour vache. On les plaint, on les accable les paysans, on célèbre leurs bêtes mais on diabolise l’élevage facteur du réchauffement climatique. Le climat qui mobilise les jeunes qui font la Une du Parisien ce vendredi matin. On est un peu schizophrène face à l’agriculture…
Consommateur emmerdeur ?!
Les consommateurs français sont méfiants, exigeants et versatiles et, depuis 10 ans, de plus en plus difficiles à satisfaire. En matière d’alimentation, jamais le Français n’a été aussi changeant, explique Xavier Terlet du cabinet XTC aux Échos. Il n’arrête pas de changer de lieu d’achat et de type de produits et ce n’est pas tout. Non seulement, il veut du bio mais il le veut pas cher sauf les jeunes qui sont prêts à payer le prix ! Ça ne vous rappelle rien un tel spécimen d’emmerdeur ? Le consommateur français ressemble de plus en plus au citoyen-électeur. Ça explique pourquoi à l’approche des élections européennes, les politiques se rendront nombreux à l’édition 2019 de ce salon, analyse le Figaro. À commencer par Emmanuel Macron qui l’utilisera ce samedi en mode reconquête, pas seulement des territoires mais aussi des Français. On lira pour s’en convaincre ce matin Libération et le Nouvel Obs qui nous explique comment, après un hiver catastrophique, le président de la République pourrait bien devenir le favori des élections européennes.
Cinq conseils aux politiques qui se rendent au salon de l’Agriculture
Premier conseil du Parisien-Aujourd’hui en France "Être sincère", l’opportunisme c’est pas une bonne idée Deuxième conseil du Parisien-Aujourd’hui en France "Écouter, travailler, prendre le temps de comprendre les agriculteurs". Troisième conseil "faire attention aux animaux, ne pas avoir peur de froisser voire de tacher sa veste si on prend un petit mouton dans ses bras". Quatrième conseil "ne pas trop picoler". À ces quatre conseils, David Abiker en ajoute un cinquième qui vaut pour tous les visiteurs "faire un tour à l’espace France terre de lait", c’est là qu’Europe1 à installé son studio pour 10 jours au milieu des agriculteurs, des éleveurs et de leurs animaux.