5:18
  • Copié

Chaque jour, David Abiker scrute la presse papier et le web et décrypte l'actualité.

Nouveaux radars : tous flashés !

Les radars nouvelles génération font la Une de l’Est Éclair, du Journal de Saône-et-Loire, du Midi-Libre, "Plus solides, explique l’Obs en ligne, ces radars tourelles sont plus puissants, plus résistants face aux actes de vandalisme et plus intrusif aussi puisqu’ils pourront détecter l’absence de ceinture de sécurité et le téléphone au volant". Et tout le monde est flashé ce matin. Flashé Bouteflika en Une de la presse internationale, Bouteflika prié par l’armée de se ranger sur la bande d’arrêt d’urgence plus tôt que prévu. Flashé, Jean-Michel Blanquer en Une du Dauphiné et ses réformes de l’éducation contestées par la mobilisation demain des enseignants. Flashé aussi, les avions à la Une de Libération qui se demande si on ne doit pas renoncer à la coûteuse liberté de circulation aérienne pour sauver la planète des émissions de CO2. Flashé enfin, Tom Enders, président allemand d’Airbus sur le départ, flashé à 36,8 millions d’euros de retraite chapeau, d’action et de revenus en tous genres, en plein atterrissage alors qu’il est équipé d’un airbag, d’une ceinture et de bretelles aussi dorées que son parachute. Curieusement ce mercredi matin, les radars sauvent des vies mais ils font aussi des victimes.

Tom Enders quitte Airbus en parachute doré

Avec l’étoffe soyeuse de son parachute doré XXL. Dans Libération, Paul Quinio s’amuse "Tom Enders a fait le job, très bien. Il a eu d’importantes responsabilités très bien. Il a créé des emplois tant mieux. Mais comment tirer un trait droit entre l’irréalité de ces 36.8 millions d’euros et la réalité du travail de Tom ? On baigne dans l’irréalité, le délire, le grand n’importe quoi d’un monde parallèle". Dans Le Figaro, Airbus défend les conditions financières de ce départ. Rien d’illégal, mais Bertyle Bayart estime elle dans les pages débat que l’ouverture de la chasse au grand patron trop payé est ouverte et que cette chasse est écologique, aussi peu écologique que le voyage en avion qui fait la Une de Libération. Chaque année dit-elle, cette chasse se fait plus responsable et la foudre tombe sur l’un deux. En 2015 c’était Michel Combes pour Alcatel, l’année suivante Carlos Ghosn, l’année d’après Georges Plassat pour Carrefour, cette année ce sera Tom Enders. Chaque saison, conclut-elle, la chasse prélève un spécimen de grand fauve ce qui fait du bien à l’écosystème. En attendant, pendant que Tom Enders boucle la ceinture de son parachute doré, les quinquas, les seniors comme ont dit se la serrent eux la ceinture.

Alain, 59 ans : "c’est mon père de 90 ans qui me prête de l’argent"

Selon un sondage CSA Cofidis, près d’un senior actif âgé de 50 à 65 ans déclare avoir du mal à boucler ses fins de mois. "C’est mon père de 90 ans qui me prête de l’argent", déclare Alain Delage, 59 ans, divorcé et père de deux enfants, salarié dans le privé à 1.500 euros net par mois. Et si vous lisez le Parisien-Aujourd’hui en France "être seniors en situation de travailler aujourd’hui, c’est aligner les handicaps" : vous avez encore vos enfants à charge, vous êtes plus touché par le chômage que les autres tranches d’âge, vous êtes davantage précarisés et en plus il vous faut épargner pour votre retraite. Ça fait lourd et c’est à mettre en lien avec ce papier du Monde, Macron tente de reconquérir l’électorat senior mais aussi la déclaration très commentée ce mercredi matin du ministre de l’Économie (Bruno Le Maire) qui entend dans les Échos mettre fin au matraquage fiscal et qui au passage se déclare opposé au rémunération excessive des dirigeants car elle portent atteinte à la réputation des entreprises, Airbus en l’espèce.

Ces entreprises où les jeunes veulent travailler

Ah la réputation ! C’est important la réputation, si l’on en croit le Figaro Entreprises qui publie le 17e classement des entreprises où il fait bon travailler. On apprend dans ce dossier que les nouvelles générations, les jeunes donc, plébiscitent les entreprises engagées. Celle qui mettent l’humain au cœur du travail, affichent des valeurs humanistes, où les dirigeants donnent du sens au travail, des entreprises où l’on peut s’épanouir. Alors évidemment quand un grand patron même allemand, même en toute légalité, même très méritant part avec une retraite chapeau en or massif, le capitalisme est décrédibilisé et avec lui les valeurs humanistes que peuvent défendre et appliquer les bons élèves de l’économie.

Brésil : deux jumeaux se partagent une pension alimentaire

On terminera avec la rubrique "la famille dans tous ses états" que David Abiker a ouverte ce mardi matin en vous parlant d’Uma Louise (fille de son père gay, petite fille de sa grand-mère qui l’a mise au monde et nièce de sa tante qui a fourni l’ovocyte). Ce mercredi matin, il sera question de deux jumeaux contraints par la justice brésilienne à verser tous les deux une pension alimentaire à la mère d’une enfant née d’une liaison passagère avec l’un des deux. Sauf que la mère et la justice ont été incapables de dire qui était le père puisque les deux hommes ont la même identité génétique et qu’en plus ils avaient la sale habitude de se faire passer l’un pour l’autre. La justice a donc tranché et c’est le contraire d’un jugement de Salomon. Les jumeaux figureront tous les deux sur l’acte de naissance de la petite fille et ils lui verseront chaque mois deux fois l’équivalent de 69 euros de pension alimentaire. On dit que les cigognes font atterrir les enfants dans les cheminées. Au Brésil, le parachute des enfants non reconnus n’est pas bien doré.