La presse quotidienne revient de nouveau ce mercredi sur les régionales et sur le combat de la droite comme de la gauche contre le Front national.
Ce matin en Une de vos journaux du FN, de la droite, de la gauche et encore de la gauche, et encore de la droite et encore du FN :
Le Monde : face au FN, droite et gauche dans le déni.
Le Figaro : Régionales : le PS compte sur l’effet FN pour rafler la mise.
L’Opinion : A gauche la drôle d’union.
Aujourd’hui en France : Nord-Sud, les deux discours du FN.
Libération affiche en Une Christian Estrosi, Xavier Bertrand et Philippe Richert : Peut-on voter pour eux ?
Régionales
Il y a quelque chose d’assez comique à lire dans Libération, les professions de foi des candidats de droite en régions Paca, Nord-Pas de Calais-Picardie et Alsace-Champagne-Ardennes-Lorraine. "De tout temps, le FN a été un ennemi". Ça c’est l’argument de Christian Estrosi. "Au fond, il est tout sauf un libéral". Ça, c’est Gérald Darmanin essayant de vendre Xavier Bertrand. Et pour l’occasion, on ressort l’étiquette du gaullisme social, qui a bon dos.
Pendant ce temps, le Parisien Aujourd’hui en France décrypte les ambiguïtés d’un discours FN qui s’adapte savamment à son public. Une ligne sociale étatiste qui se paye le luxe de citer Marx et Jaurès face à une ligne libérale identitaire. Et l’avantage, analyse un spécialiste du parti, c’est que la confrontation entre les deux lignes n’interviendra pas avant de longues années. Mais Frédéric Vezard, dans son éditorial, rappelle que ce genre de duplicité devient gênante en cas de victoire, quand on comprend que les promesses ne sont pas compatibles. Le FN devient de plus en plus un parti comme un autre.
Journée de la laïcité
C’est passé totalement inaperçu mais ce mercredi 9 décembre est la journée de la laïcité instaurée par l’éducation nationale après les attentats de janvier.
Le Figaro, pour l’occasion, donne la parole à la philosophe Catherine Kintzler, qui rappelle la nécessité de maintenir fermement ce principe fondamental. Pour autant, dit-elle, "l’idée d’une célébration de la laïcité me gêne car elle est contraire à sa philosophie. Asséner aux élèves un prêchi-prêcha, c’est contre-productif. Plus un esprit veut montrer qu’il est intelligent, plus il s’opposera à une morale édifiante". Mais de fait, certains, par clientélisme ou idéologie, vident le principe de sa substance.
Et puis, Libération nous raconte comment la lourdeur administrative vient doucher l’enthousiasme de janvier. L’idée de faire appel à des réservistes, retraités, représentants de la société civile, pour intervenir dans les classes sur les valeurs républicaines avait suscité des vocations. Onze mois plus tard, pas un n’a mis les pieds dans une classe. On en est encore au stade des sélections et vérifications.
Islamisme
On pourrait s’amuser du petit texte d’excuses de Laurent Joffrin dans Libération après un article de son chroniqueur Luc Levaillant qui racontait hier sa gêne devant le malaise qui l’avait pris dans le métro face à une femme en abbaya, long vêtement noir ne laissant voir que le visage. Tout à coup, cette intrusion du réel, ça a choqué certains lecteurs.
Mais on s’intéressera plutôt à une page du Monde sur la tentation du radicalisme islamiste qui gagne peu à peu le Kosovo. Les jeunes qui partent pour la Syrie, l’argent des pays du Golfe… Le journal oublie seulement de rappeler comment l’Otan, en bombardant la Serbie, a permis à cette petite enclave de chasser toute sa population orthodoxe.
Bruit
Si vous êtes lassés du bruit médiatique, c’est peut-être parce que vous n’entendez même plus cet autre bruit qui pollue vos oreilles.
Le Parisien nous raconte comment Paris est devenue la deuxième ville la plus bruyante d’Europe derrière Naples. La circulation, les musiques d’ambiance devenues envahissantes : à s’asphyxier lentement dans la pollution sonore, prévient un acousticien, l’être humain finit par perdre sa capacité à penser. On l’avait remarqué.
Il est une autre pollution que l’on oublie.
L’excellent chroniqueur des pages Sciences et médecine du Monde consacre un article aux graffitis dans les toilettes publiques. Une activité essentiellement masculine. Et vieille comme le monde. Pierre Barthélémy rappelle qu’on a en trouvé sur les murs de Pompéi des traces touchantes : "Apollinaris medicus Titi Imperatoris hic cacavit bene" (Apollinaris, médecin de l’empereur Titus, s’est ici bien soulagé). Un chercheur a donc voulu savoir comment lutter contre le fléau. Il a fait repeindre les murs de trois toilettes publiques d’un campus. Aucun effet : retour des graffitis, jusqu’à 125 caractères ou dessins par jour. Puis, il a affiché ce message : pour chaque jour où ces murs resteront vierges, un médecin versera une somme à une organisation caritative. Nous apprécions grandement votre soutien. Et là, miracle ! Les murs sont restés immaculés. Il faut toujours susciter le meilleur en l’homme. Une leçon politique majeure.