La presse quotidienne revient ce vendredi sur la colère des policiers.
Ce matin en Une de vos journaux, on solde l’élection américaine :
Le Figaro : Hillary Clinton a-t-elle déjà gagné ?
En France, c’est autre chose. L’Opinion : scandale, budget, policiers en colère : la descente aux enfers.
Direct Matin : Policiers, profs, médecins, gardiens de prison, une violence au quotidien.
Le Monde signe une grande enquête : Pourquoi les enfants de l’immigration sont surreprésentés en prison.
La colère des policiers
On connaît depuis longtemps les rapports complexes entre police et justice. Mais dans La Croix, le ministre de la justice, Jean-Jacques Urvoas, adresse aux policiers une fin de non recevoir : "la prison est une solution de facilité". Les accusations de laxisme ? C’est parce que les policiers n’ont "aucun moyen de savoir ce que deviennent les personnes qu’ils interpellent." Sauf quand ils les croisent le lendemain. Le sentiment d’impunité des délinquants ? ça "ne correspond pas à une réalité." Et puis, le débat n’est pas là. L’Humanité le résume à sa Une : Police : ce qui craque et ceux qui détournent la colère. Et 20 Minutes s’interroge : le FN infiltre-t-il la police ? 56% d’entre eux seraient prêts à voter pour le Front national. Dans Le Figaro, des policiers témoignent pourtant de cette délinquance quotidienne qui les mine : ce jeune adulte faisant du rodéo à moto qui avait blessé l’un des policiers venus l’interpeller, 10 jours d’arrêt de travail, un individu déjà condamné pour viol, extorsion de fonds, trafic de stupéfiants : il a écopé d’un travail d’intérêt général. Les exemples s’égrènent. Mais il n’y a pas d’impunité, les policiers se font des idées. Le problème, c’est que le FN les infiltre.
Nouveaux ennuis présidentiels
L’Opinion s’intéresse à livre de plus : celui des journalistes Georges Malbrunot et Christian Chesnot, sur les relations entre le Qatar et ces personnalités françaises qui auraient tenté d’en obtenir de l’argent. Jean-Marie Le Guen, accusé d’avoir proposé à l’ambassadeur du Qatar de bloquer les questions hostiles à son pays des élus de la majorité, annonce qu’il porte plainte. Le journal parle d’un pouvoir à l’agonie miné par les règlements de comptes internes. Mais on n’en a pas fini avec l’autre livre, Un président ne devrait pas dire ça. Le Figaro s’interroge sur les déclarations du président à propos des opérations homo, les homicides ciblés de nos services secrets. Un secret de polichinelle, nous dit Alain Barluet, mais, "chacun conçoit que de telles confidences ne contribuent ni à la sécurité des citoyens, ni à la crédibilité de la parole présidentielle." La transparence, ça permet de soigner une stature. De Gaulle reprochait à la gauche de n’avoir pas le sens de l’Etat et à la droite de n’avoir pas le sens de la nation. Pour une fois, François Hollande paraît de gauche.
Cartographie
La géographie nous raconte les rapports de force. C’est ce que nous explique un passionnant article du magazine Stylist. Saviez-vous qu’un quartier entier de Los Angeles a été rendu inaccessible sur Google Street View à la demande des stars qui y habitent. Exactement comme l’URSS avait fait disparaître des cartes Sillamäe, une ville militaro-industrielle secrète. Saviez-vous que début août, des journalistes gazaouis s’étaient alarmés de la disparition du nom de la Palestine sur Google Maps ? En fait, la Cisjordanie et la Bande de Gaza y sont délimitées en pointillés, comme tous les territoires contestés. Mais un bug avait fait disparaître leurs noms. La géographie était autrefois appelée science du prince. Aujourd’hui, le prince, c’est Google. Aussi, en 2010, des soldats nicaraguayens ont planté un drapeau sur une île costaricaine, au motif que Google Maps avait attribué la zone au Nicaragua.
Mort douce
Le gouvernement néerlandais, nous annonce Le Monde, a déposé un projet de loi autorisant le suicide assisté pour les personnes âgées sans motif de maladie. Juste parce qu’elles sont vieilles. Le concept : celui de "vie accomplie". Une jolie façon de dire qu’elles ne servent plus à rien.
Virgule
Stylist cible les héros de notre enfance. Ce que nous regardions avec des yeux naïfs prend un tout autre sens une fois que nous y portons des yeux d’adultes. Le village des Schtroumpfs, lieu paradisiaque et progressiste, vegans avant l’heure avec sa salsepareille, relève soit de la secte (même vêtement pour tous, célibat obligatoire et langage réservé aux initiés), soit de la dictature communiste. C’est vrai, il vaut mieux ne pas vieillir, on perd sa naïveté, on comprend que les politiques français ne sont pas juste attirés par le climat et l’hospitalité qataris.