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Chaque jour, David Abiker scrute la presse papier et le web et décrypte l'actualité.

La presse entre festival et hommage national

La sonnerie aux morts aux Invalides et le crépitement des flashs sur la croisette. Des morts pour la France dans la Cour d’honneur et des morts vivants qui montent les marchent. De l’hommage national à l’ouverture du Festival de Cannes, la gravité voisine avec la légèreté dans la presse de ce mardi matin. "L’hommage de la France au courage de ses soldats", titre le Figaro qui fait l’éloge des vertus de ces antistars que sont les soldats : humilité, sens du devoir, discrétion, acceptation du risque. On est loin du Festival de Cannes qui s’invite lui aussi à la Une de la presse. "Cannes remet le turbo", titre Le Parisien-Aujourd’hui en France, "Vent de fraîcheur", se réjouit le Monde dans son supplément cinéma tandis que La marseillaise annonce "une sélection très politique". Mais comme il ne saurait y avoir d’hommage national sans polémique autour de l’imprudence des otages libérés, il ne saurait y avoir de Festival sans polémique autour d’Alain Delon pointe Benoit Gaudibert dans l’Est Républicain. "Un collectif américain s’oppose à la remise d’une palme d’honneur à l’acteur pour des propos controversés sur l’homosexualité et les migrants. Sa réapparition dimanche devant les photographes promet l’une de ces séquences d’hystérie dont Cannes raffole". Vous le voyez ce mardi, entre hommage national et Festival de Cannes, la presse fait le grand écart.

Balkany met Dupond-Moretti dans l’embarras

Le procès des Balkany a démarré ce lundi et déjà Le Huffington Post rapporte un séquence édifiante où le sérieux de l’avocat face à la presse est mis à mal par la légèreté du prévenu à ses côté. Ce lundi soir en marge du procès, Me Dupond-Motetti entame donc une déclaration solennelle évoquant l’état d’Isabelle Balkany qui n’a pas pu se présenter au procès : "Madame Balkany est dans un état psychologique très fragile, c’est incontestable. Son mari, qui a 71 ans, il la découverte inanimée, il la pensait morte”. Et Patrick Balkany sur un ton qui n’a rien à voir de juger utile d’ajouter devant les caméras et les micros "71 ans bientôt, ne me vieillissez pas. 70 ça me suffit". À ce moment-là, l’avocat rétorque un poil agacé c’est pas bien grave. Mais Balkany insiste "Si si, mais je le dis ! Vous verrez quand...". À ce moment-là, excédé, Dupond-Moretti semble glisser à l’oreille de son client cabotin que ce n’est peut-être ni le sujet ni le moment. Voilà qui annonce une défense compliquée pour l’avocat puisque le procès doit durer six semaines. 

Coca, Danone, Unilever face aux plastic-attacks

C’est sérieux comme l’écologie et léger comme du plastique, ce sont les emballages, "Aujourd’hui, annoncent les Échos, les grandes firmes agroalimentaires lancent un plan pour échapper à l’interdiction des emballages plastiques". Unilever, Danone, Coca-Cola et Carrefour  critiqués par les associations parce qu’ils inondent le marché de bouteilles, de pots et autres flacons oseront des solutions. Chez Danone, la vente d’eau minérale représentent 18% des ventes. Chez Coca, les bouteilles en plastique 50%. Ces multinationales risquent des plastic attack, des commandos anti plastic les interpellent alors que l’Union européenne a déjà interdit les couverts, les sacs, les gobelets en plastique d’ici 2020. La réponse ? Moins de plastique dans les bouteilles, des emballages entièrement recyclables jusqu’à des contenants réutilisables comme autrefois la bouteille de lait. Les grandes surfaces s’y mettent aussi et bientôt un projet de loi anti gaspi et un système de bonus-malus sur les plastiques d’emballage jusqu’à 10% du prix du produit. Ce sera bientôt la fin du film, pas le film de cinéma à Cannes mais le film plastique. Le concombre ou le plateau à raclette chez carrefour n’en ont plus rappellent les Échos.

Quand les tortues disent où poussera le riz impérial

Pas à Cannes, mais une cérémonie d’une rigueur extrême orientale qui a lieu chaque fois que le Japon change d’empereur, nous dit ce matin la rubrique insolite de l’AFP. Les membres du palais impérial déterminent le lieu où l’on fera pousser le riz destiné à nourrir Nahurito. Comment procède-t-on ? Au cours d’un rituel extrêmement réglé, on chauffe des morceaux de carapace de tortue. La chaleur fait apparaître ce qui ressemble à une carte sur laquelle on détermine le lieu de culture du riz impérial. Verdict, le riz impérial sera récolté dans l’ancienne capitale Kyoto ainsi qu’au nord de Tokyo dans la préfecture de Tochiji. Mais là encore, malgré la tradition ancestrale, il y a polémique. Les tortues élevées spécialement pour la cérémonie sont issues d’une espèce protégée. Encore un conflit entre passé et présent.