La presse quotidienne fait le parallèle ce jeudi entre Nicolas Sarkozy et Astérix avec notamment Eric Zemmour dans le rôle d'Idéfix.
Ce matin en Une de vos journaux les gaulois nous envahissent. D’ailleurs dans les albums les romains décrivent Astérix comme le petit gaulois énervé. Donc ce matin, Nicolas Sarkozy est en Astérix.
En Une de Libération, accompagné du petit chien Idéfix avec la tête d’Eric Zemmour : refaire l’histoire, idée fixe de la droite.
En Une de l’Opinion c’est le dessin de Kak : Nicolas Sarkozy, Astérix, à court de potion magique pendant que le druide Panoramix, Alain Juppé, touille sereinement sa marmite : Sarkozy cherche un second souffle.
Mais une confrontation plus essentielle se joue :
Le Figaro : Washington Moscou : le retour de la guerre froide.
Géopolitique américaine
Pendant que Le Figaro nous raconte comment la faiblesse américaine a permis à Vladimir Poutine de s’imposer en Syrie, Libération nous raconte une autre forme de guerre froide. Celle que nous révèle le rapport parlementaire de Pierre Lellouche et Karine Berger. Son titre : de l’extraterritorialité de certaines lois américaines. Traduction : la justice américaine multiplie les amendes record contre les entreprises occidentales, mais jamais chinoises, pour le plus grand profit du Trésor américain. Officiellement, il s’agit de lutter contre la corruption et les réseaux de blanchiment. Ce qui donne une guérilla judiciaire dans laquelle les juges américains peuvent attaquer n’importe quelle entreprise, pour des faits même minimes, et exiger des amendes mirobolantes qui les déstabilisent. Pour échapper à cette amende, Alstom s’est vendu à General Electric. Alcatel s’était marié avec Lucent pour la même raison. Et quand Technip traficote au Nigeria, le Trésor américain lui fait payer 301 millions d’euros. La France ne touche que 25.000 euros d’amende. Le dollar est l’arme juridictionnelle la plus efficace des États-Unis puisque toute opération réalisée en dollars, contrôlée par la Chambre de compensation de New York doit se conformer à la loi américaine. Pierre Lellouche fut autrefois un fervent atlantiste. Autrefois.
Une loi fourre-tout
Personne n’y prête attention mais le Parlement discute en ce moment la loi Égalité et Citoyenneté qui se veut une réponse aux attentats de 2015. Mais dans Le Figaro, Guillaume Perrault souligne les étranges ambiguïtés d’une loi qui traite de tout et n’importe quoi. Ainsi, le texte prévoit de supprimer certaines garanties du droit de la presse comme l’excuse de provocation en matière d’injures raciales ou discriminatoires. "Drôle de réforme qui pour répondre au massacre de Charlie Hebdo veut réduire la liberté de la presse" Le texte développe le champ d’action des associations de défense de la mémoire des esclaves et de l’honneur de leurs descendants. Ajoutons à cela la lutte contre les préjugés dans l’audiovisuel, une place pour les langues régionales dans les œuvres musicales diffusées à la radio ou l’interdiction de la fessée. Un inventaire à la Prévert qui mérite qu’on s’y intéresse.
Le Un se pose la question : Facebook est-il notre ami ? Si Adèle Van Reeth fait l’éloge de la mise en scène de soi, au nom d’une vérité qui n’est pas synonyme de transparence, il faut lire surtout le réquisitoire de Bernard Stiegler. Une critique méthodique de ce qu’il juge "foncièrement toxique et avilissant. Facebook détruit massivement les relations sociales, en particulier chez les jeunes. Les algorithmes fonctionnent sur la base du renforcement comportemental des individus et des groupes on devient des marionnettes numériques".
Évasion
Deux manières de s’évader : partir ou lire. La revue Philitt propose de marier les 2 dans un magnifique numéro consacré aux illuminations du voyage, de Byron à Rimbaud, d’Ibn Arabi à Sylvain Tesson. Et jusqu’au dernier voyage, celui qui nous emmène au royaume d’Hades.
Causette pose la question qui travaille tous les parents : les enfants sont-ils de droite ? Études à l’appui : dans une distribution de pièces en chocolat, les enfants de cinq ans favorisent les figures dominantes. Les enfants sont aussi spontanément conservateurs et plutôt compétitifs. Mais le magazine se pose aussi la question pour le chat : individualiste, hyper indépendant, et fortement attaché à son lieu de résidence : de droite à 90%. Le chien : altruiste, naïf, ne remettant jamais en cause l’ordre existant : 100% centriste. Le joueur de jembé : individualiste qui impose ses goûts à tous les innocents dans un rayon de plusieurs centaines de mètres : 100% de droite. Il n’y a que pour les politiques que c’est flou. Juppé, Macron , Hollande ?