La presse quotidienne revient ce mercredi matin sur l'interview de François Hollande hier matin sur Europe 1.
Ce matin en Une de vos journaux on a les casques, les matraques, les boucliers, toute la panoplie.
Le Figaro : face aux violences, la colère des policiers.
La Croix : Mais que peut faire la police ?
Libération qui nous parle de ces portables qui filment désormais la moindre intervention policière : souriez, vous êtes filmés.
Et le Parisien qui veut, malgré tout, leur mettre du baume au cœur et nous rappeler que les obsédés des supposées violences policières sont largement minoritaires puisque 91% des Français comprennent leur ras le bol : Mais si, les Français vous aiment !
Hollande sur Europe 1
Ils l’ont tous écouté. Et les Unes résument ce que la presse en a retenu : Le Canard enchainé : Hollande : "sur la loi Travail, je ne vais pas CD...D". L’Écho de la Haute Vienne : Hollande et la présidentielle : il ne pense qu’à ça. Bien sûr, tout le monde se délecte de ce merveilleux lapsus : "Si je ne suis pas… si la gauche n’est pas reconduite…". Les lapsus en disent autant que les déclarations officielles, s’amuse Michel Urvoy dans Ouest France qui rappelle que la différence entre un candidat sortant et un nouveau, c’est que le premier maîtrise le calendrier de tous. Le Parisien rappelle que c’est une habitude chez François Hollande, le lapsus. En novembre 2006, dans une salle acquise à la candidate Ségolène Royal, il lançait : "Si on veut battre la gauche…". C’est ce qu’il a fait avec ferveur.
Mais comme le souligne Guillaume Tabard dans le Figaro, le slogan pour 2017 sera celui de 1986 : au secours, la droite revient. "Il n’a pas été chef de parti pour rien. Contesté dans sa gestion du pays, François Hollande n’a rien oublié des vieilles recettes de la tactique politique. Vous ne suscitez pas d’adhésion autour de vous ? Suscitez la peur de l’adversaire. "Tactique périlleuse". D’autant que ce programme des candidats de droite ressemble furieusement à celui d’un Emmanuel Macron. Mais tous ces candidats qui rêvent de réformes feront-ils quoi que ce soit une fois au pied du mur ? C’est la question que se pose Cécile Cornudet dans Les Échos. Le précédent de la loi El Khomri nous dit-elle, transforme la primaire de la droite en concours de muscles. Mais le prochain Président, probablement élu face à Marine Le Pen perdra en légitimité et pourra difficilement se prévaloir de la force du mandat reçu.
Les Français et le libéralisme
Que veulent réellement les Français ? L’Opinion, comme tous les ans, publie son baromètre du libéralisme. Une façon de nous démontrer que les Français plébisciteraient les politiques libérales. Les valeurs qu’ils mettent en avant sont l’autonomie, le mérite, l’initiative, la responsabilité et l’effort. Mais le capitalisme, dans ce classement, est encore plus bas que le socialisme, l’économie de marché. Plus bas que la mondialisation, la droite, la gauche et à peu près au même niveau que l’état providence. Bref, les Français rêvent d’individus autonomes, responsables, fiers de leur histoire (la France est plébiscitée), libres d’entreprendre mais protégés d’une concurrence déloyale façon la loi de la jungle. Tout le contraire du commentaire qui jouxte le sondage et nous explique que ces Français refuseraient le capitalisme de connivence, protectionniste, qui s’oppose au traité de libre-échange pour plébisciter un capitalisme de concurrence. Les malentendus idéologiques, voilà le drame.
Nos fleurons industriels dans le monde
La caractéristique du libéralisme contemporain, c’est l’autonomisation progressive des multinationales. Bastamag nous en propose un nouvel exemple avec la liste de tous les sites exceptionnels dans le monde qui sont menacés par des grandes entreprises françaises. En 2007, le sanctuaire des oryx d’Oman a été retiré de la liste du patrimoine mondial de l’Unesco pour permettre des explorations pétrolières. Shell était à la manœuvre, mais les Français ne sont pas en reste. C’est Total qui aiguise son appétit autour de la grande barrière de corail, c’est Arcelor Mittal dans l’Arctique canadien, c’est la Socfin, et Vincent Bolloré qui étendent leurs concessions au détriment de la forêt tropicale d’Afrique Équatoriale. Loin de nos yeux, de nos votes.
Le Parisien nous gratifie d’une étude assez absurde. Figurez-vous que le bleu de la mer serait plus bénéfique pour notre moral que le vert des jardins. Vous réveiller le matin en regardant la grande bleue, ça vous déstresse. Étonnant non ? Mais les scientifiques n’ont pas distingués entre le vert d’un malheureux jardin public ou celui d’une forêt primitive. Est-ce que finalement ce ne serait pas la confrontation avec une nature sauvage qui nous fait du bien ? Enfin, tant que des industriels n’ont pas entrepris de l’exploiter au mépris des conventions internationales.