La presse quotidienne revient de nouveau ce mardi matin sur la colère sociale et les grèves contre la loi Travail.
Ce matin en Une de vos journaux ça patine un peu. Et pourtant j’ai vérifié, je n’ai pas pris la pile de journaux de la semaine dernière. Mais écoutez donc :
La Croix : Loi Travail : ce que la crise révèle.
Les Echos : Grèves : la SNCF désormais au cœur du conflit.
L’Opinion : Loi Travail : le pari risqué des réformistes.
Le Figaro : Hollande signe des chèques pour tenter d’enrayer la crise.
Et Libération : Loi El Khomri : Par ici la sortie de crise. On espère…
Conflits sociaux
Tout le monde veut y croire. Alors on échafaude des scénarios. Histoire d’aider François Hollande et Philippe Martinez à trouver la porte de sortie. Elle existe, nous dit Libération. Encore faut-il vouloir l’ouvrir. Une commission pour contrôler les accords d’entreprises, un petit geste sur les heures supplémentaires. Le Figaro est plus soupçonneux et subodore de nouveaux cadeaux catégoriels. Mais il y a urgence. L’Opinion s’inquiète de l’ambiance. Pas seulement parce qu’Emmanuel Macron doit affronter des militants CGT. En fait, nous dit Stéphane Grand, les sorties des ministres sont de plus en plus périlleuses. "Pour Myriam, lâche un conseiller élyséen, il faut deux escadrons de CRS ou de gendarmes mobiles, ça devient très compliqué". "Cela dépend de qui va au contact, observe un autre, mais mieux vaut le faire sans trop klaxonner". Donc, les ministres se déplacent mais ils font en sorte que ça ne se sache pas. Et puis il y a ceux qui se cachent. Ou qui se déplacent très très loin. Ségolène Royal, entre un voyage officiel en Turquie et une tournée en Afrique, a envoyé son ministre de tutelle Alain Vidalies pour gérer les blocages des raffineries. Elle n’est pas la seule. Les poids lourds du gouvernement cultivent la discrétion. "Comme il pleut des cordes sur nous, admet une ministre proche de Manuel Valls, certains n’ont peut-être pas envie de se mouiller plus que de raison".
Macron
Lui on le voit. On ne peut pas le rater. Et ce matin, c’est Aujourd’hui en France qui ne le rate pas. Présidentielle : un costard trop grand pour lui ? Homme providentiel lancé au galop vers la présidentielle ou sous-marin du candidat Hollande, se demande le journal. Jean-Marie Montali parle de cette assurance de premier de la classe qui frise l’arrogance, de cette prétention à réinventer la politique en utilisant de vieilles recettes. Emmanuel Macron serait un homme pressé. Mais aussi pressé par ses soutiens. Et notamment ses soutiens financiers qui veulent être sûrs que leurs dons n’iront pas finalement sauver François Hollande. Du coup, le journal nous apprend que ces fonds qu’il est censé avoir levés, ont fondu comme neige au soleil. 400.000 euros dépensés en diners avec des gros donateurs. Et les 12 millions levés auprès de banquiers à Londres ? Cette information n’était en fait qu’un coup marketing initié à l’insu d’Emmanuel Macron et qui a mal tourné. "S’il ne sort pas du bois très vite, alors tout cela n’aura été qu’une blague" estime un donateur. On aura pu au moins admirer la qualité des costumes.
Mon tailleur est riche
On ne sait pas où se fournit Emmanuel Macron, mais le Figaro nous annonce une révolution à Savile Row, la rue mythique des tailleurs anglais. Bien sûr, les temps changent, les jeunes gens ne sont plus amenés là par leur père dans une sorte de rite initiatique pour se faire tailler leur premier costume sur mesure. Des 300 tailleurs de la rue il y a un siècle et demi, il ne reste qu’une quarantaine. Et là, pour la première fois, une femme. Kathryn Sargent, vient de prendre la tête d’Anderson and Sheppard. Sa philosophie : "faire pour le client quelque chose de si beau qu’il n’ait jamais envie d’aller ailleurs". Et puis l’idée que l’élégance doit s’extraire des modes éphémères. Un costard, c’est pour la vie. Rien à voir avec un engouement passager pour le produit marketing du moment, même quand il est dicté par les sondages.
Le magazine Causette, dans son combat pour la féminité, nous donne un cours de savoir vivre. L’art de bien insulter. Parce que c’est un art. Par exemple, il varie selon les latitudes. Si les latins préfèrent les injures à connotation sexuelles, au Japon, c’est sur l’esthétique qu’on tique ("ta mère n’a pas le nombril bien fait" ulcère le nippon). Et puis, insulter sans être un gros plouc, c’est éviter les insultes sexistes, homophobes ou racistes. Du coup, on opte pour l’indémodable raclure de bidet. Les cours de récréation sont assez inventives, à côté de narvalo ou sale trimard, on trouve "ton daron vendeur à la sauvette". Il y a aussi l’insulte pédante : ovocéphale (crane d’œuf), pseudopyge (faux cul). C’est plus élégant que "casse toi pauv’con". Sinon, on peut essayer "achète toi un costard espèce de pauvre".