Martha, Tanguy et Yanis : les prénoms font l’actu

  • Copié

Chaque jour, David Abiker scrute la presse papier et le web et décrypte l'actualité.

Martha, Tanguy et Yanis, les prénoms font l’actu

Commençons par ces prénoms marqueurs, carbone 14 de l’intégration progressive des immigrés. Ouest France, le Figaro ou encore Le Parisien Aujourd’hui en France publient la synthèse d’une enquête de l’Institut National d’Etudes Démographiques qui paraît aujourd’hui et démontre l’intégration des populations d’origine immigrée par le prénom. Exemple avec les couples d’origine maghrébine arrivés en France dans les années 60. Ils s’appellent Mohamed et Fatima, leurs enfants Medhi et Myriam et leurs petits enfants Yanis et Sarah. Plus le temps passe, plus la proportion de prénoms maghrébins diminue. Idem pour les familles venues d’Europe du Sud. Les grands-parents espagnols se nomment Manuel et Anna, leur enfants Alexandre et Sandra et leur petits enfants Enzo ou Camille. Avec le temps, le choix du prénom s’éloigne de la culture d’origine sauf si la famille est musulmane très pratiquante. Dans ce cas, demeure un prénom de tradition arabo-musulmane. Un autre prénom raconte la société française ce matin, c’est Tanguy qui fait son grand retour au cinéma et chez ses parents. Tanguy, en Une du Courrier Picard. Tanguy 1 qui racontait la difficile entrée dans l’âge adulte d’une génération. Tanguy le retour raconte 20 ans plus tard un phénomène qui s’est, lui aussi, installé. Enfin en couverture de Var-Matin, il y a Martha, Martha Desrumaux, ouvrière syndicalist, défenseure des droits des femmes, déportée et résistante. Retenez bien son nom et son prénom, une pétition circule pour qu’elle entre au Panthéon.

Indemnisation record dans l’affaire du médiator

Indemnisation à la Une du Parisien-Aujourd’hui en France dans l’affaire du médiator. Près de 116 millions d’euros, jamais en France des victimes n’avaient été autant dédommagées dans le procès d’un scandale sanitaire. Des indemnités records versée à 3.600 patients consommateurs du Médiator commercialisé par Servier. Si certains n’ont reçu que quelques milliers d’euros, d’autres gravement touchés par des maladies du cœur ont perçu jusqu’à un million. Des montants pareils c’est nouveau en France mais sans comparaison avec ce qui se pratique aux États-Unis où des indemnités se négocient par centaines de millions. Une première donc alors que le procès pénal du Médiator aura lieu le 23 septembre prochain avec un risque bien plus grand pour le laboratoire d’être condamné pour escroquerie, tromperie, homicides et blessures involontaires, rappelle le quotidien. La justice innove encore ce matin avec la reconnaissance d’un préjudice d’anxiété.

Préjudice d’anxiété pour les victimes de l’amiante

La Cour de cassation a décidé vendredi, explique le Courrier Picard, d’étendre le préjudice d’anxiété à tous les salariés qui pourront justifier d’une exposition à l’amiante, laquelle est susceptible d’être un facteur de cancer. Ce qui veut également dire que l’indemnisation ne sera plus limitée aux seuls salariés des entreprises classées amiante. Indemnisation encore dans le Figaro ce mercredi matin mais indemnisation frauduleuse et immorale puisqu’elle concerne deux individus condamnés ce mardi à un an de prison ferme pour s’être fait passer pour des victimes des attentats du 13 novembre. Tous les deux ont menti, aucun des deux n’était ce jour-là sur les lieux du drame. Mais le cas de Serge D. est plus curieux. Non seulement, il a prétendu faire parti des clients qui dînaient au Petit Cambodge le soir des attentats alors qu’il visionnait chez lui un match de football mais surtout Serge D. avait déjà été reconnu victime de l’attentat du RER B en 1995 et avait touché à ce titre plus de 108.000 euros de la part du Fonds d’indemnisation des victimes du terrorisme. "J’allais mal, je voulais qu’on s’occupe de moi, je n’ai jamais été guéri des attentats de 1995", explique Serge D. À la juge qui lui demande alors pourquoi, non content de se faire passer pour une victime du 13 novembre, il a aussi demandé une indemnisation à ce titre, il explique à la cour qu’il était habité depuis 1995 par un sentiment d’injustice qui l’a poussé à mentir. "Vous étiez inscrit sur la liste des victimes, vous l’aviez votre reconnaissance" lance la juge. "Je n’ai pas vu comme ça", répond le prévenu. "Pourquoi avoir fait cette demande auprès du Fonds d’indemnisation ?". "Pour moi, victime, ça passait forcément par une indemnisation". S’être fait passer pour victime, ça passera pour Serge D. par la case prison et un euro de dommage et intérêt à verser au Fonds de garantie des victimes d’actes de terrorisme.

Les chroniques des jours précédents