La presse quotidienne revient évidemment ce mercredi sur la situation dramatique à Alep.
Ce matin en Une de vos journaux des ruines, des regards et le silence.
En Une du Figaro c’est un char au milieu des gravats : Poutine et Assad triomphent dans les ruines d’Alep.
En Une du Monde : c’est un père fuyant, son enfant assis sur des valises entassées, le regard perdu : La tragédie d’Alep, tournant dans la guerre.
En Une de Libération, une page entièrement blanche et ces trois mots : Ci-gît Alep.
Alep
Tous les journaux nous racontent avec effroi l’enfer pour les habitants d’Alep. "Je ne suis jamais allé à Alep, écrit Johan Hufnagel dans Libération. De la ville, une des plus anciennes cités du monde, je n’ai longtemps connu que les histoires racontées les yeux brillants par ceux qui l’ont un jour visitée. Aujourd’hui, ce que je sais d’Alep s’appelle une ignominie". "On n’a pas goûté au pain depuis plus de dix jours, raconte une mère. L’aviation a visé les puits d’eau, les générateurs électriques et les centres médicaux pour obliger les gens à se rendre. On a peur de la mort mais presqu’autant de l’invasion par les milices du régime. On peut être tué ou violé. A tout instant, un massacre peut se produire". "La subite amplification de l’horreur, écrit Sébastien Lacroix dans L’Union, remet sur la table les errements de la diplomatie internationale. Et notamment de la diplomatie française, obnubilée depuis le début par le départ de Bachar al Assad. Le coupable détachement de l’administration Obama, l’impuissance de l’ONU, la duplicité turque et l’aveuglement français ont laissé un boulevard aux Russes et à l’Iran. Tant que les rebelles seront alimentés en armes et que les diplomates continueront à pondre des communiqués incantatoires, les massacres se poursuivront, et l'indignation aussi. Les vrais enjeux de ce conflit ne sont pas la pacification de la région, mais sous l'égide du quatuor Russie- Turquie-Syrie-Qatar, le passage d'un gazoduc vers l'Union Européenne. Les guerres ne sont, décidément, jamais bien reluisantes".
Cyber-guerre
C’est la Une de L’Opinion : Cyber-menace sur la présidentielle. Tandis qu’aux États-Unis, la CIA et Donald Trump s’affrontent sur l’implication de la Russie dans les piratages ayant pesé sur l’élection, certains craignent des interférences dans les campagnes françaises et allemandes. Le Secrétariat Général de la défense et de la sécurité nationale a alerté les responsables informatiques des différents partis. L’Opinion note d’ailleurs que François Hollande s’est fait une spécialité d’utiliser des téléphones non sécurisés. Mais la question est surtout de savoir quel type de piratage pourrait avoir un impact dans la campagne et le rôle des réseaux sociaux et des fausses informations qu’ils véhiculent. L’Opinion publie une carte montrant que les Français sont le peuple européen le plus méfiant vis-à-vis des informations diffusées sur le net. Seule limite : les réseaux sociaux constituent la première source d’informations pour 28% des 18-24 ans. En Une du Parisien, la proposition d’accorder le droit de vote dès 16 ans. Du coup, les réseaux sociaux, c’est un sujet.
Plaidoyer pour l’échalote
Ça semble anecdotique mais le Canard Enchaîné nous raconte que notre bavette à l’échalote est menacée par la chute des cours du blé. Les céréales rapportent moins, et les gros céréaliers de la Beauce ont décidé de se diversifier dans l’échalote. Mais pas n’importe laquelle : un ersatz inventé dans des laboratoires hollandais trois fois moins cher à produire et qui se récolte à la machine. Le goût n’a rien à voir mais l’échalote grise française se fait rare. Le beurre blanc à l’échalote est un monument de la gastronomie française. Alors, lançons un élan de mobilisation, une échalote pride, un #Jesuisbeurreblanc, un soutien aux chefs héroïques qui le perpétuent.
Il y a des bugs dus à des cyber-attaques et il y en a d’autres qui sont beaucoup plus poétiques. Le site Rue 89 nous raconte l’histoire de l’ordinateur de bord d’une Pontiac qui n’aimait pas la glace à la vanille. Tous les soirs, le propriétaire achetait de la glace pour sa famille. Mais quand il choisissait le parfum vanille, sa voiture refusait de redémarrer. En fait, la vanille, parfum le plus demandé, était vendue dans un comptoir à part, plus rapide. Du coup, le système de refroidissement, un peu fatigué, n’avait pas le temps de jouer son rôle et la sécurité bloquait les circuits. Mais accepter de dépendre de système que nous ne comprenons pas ne nous oblige pas seulement à renoncer à la glace à la vanille.