La presse quotidienne revient ce mercredi sur la polémique qui monte concernant l'affaire Richard Ferrand, le ministre de la Cohésion des territoires.
Ce matin en Une de vos journaux, il y a un caillou dans la chaussure, un boulet, un visage en tout cas : celui de Richard Ferrand :
Aujourd’hui en France : l’encombrant Monsieur Ferrand.
Libération : faites ce que je dis, pas ce que je fais.
L’Opinion : le pouvoir à l’épreuve du soupçon.
20 Minutes, qui ajoute la photo de Marielle de Sarnez : Exemplarité, c’est pas gagné.
Deux journaux assurent la livraison d’un nouvel épisode :
Le Canard enchaîné : Une loi suffira-t-elle à arrêter l’En marche des affaires ?
Et le Monde : Richard Ferrand : enquête sur un mélange des genres.
Et puis, L’Express consacre sa Une à un mal du siècle, le diabète.
Avec Jean Reno en témoin, et ce conseil : lisez les étiquettes : une pizza, c’est six morceaux de sucres, un yaourt aux fruits, trois, et une barquette de carottes râpées, un morceau et demi.
Ferrand
"Sortez les pinces à linge, s’exclame Jean-Michel Servant dans Le Midi Libre. Cette campagne législative est aussi nauséabonde que la présidentielle". "Pour avoir bâti une bonne part de leur triomphe électoral sur l’exigence de probité, Emmanuel Macron et son mouvement, écrit Jean-Louis Hervois dans La Charente Libre, risquaient un méchant retour de manivelle". L’image qui revient : celle de l’arroseur arrosé. Comme le précise Michel Urvoy dans Ouest France, "si le député du Finistère n’avait pas été aussi sévère contre François Fillon, il n’y aurait probablement pas d’affaire Ferrand". Tout au plus, selon les mots de Laurent Joffrin, "une combine très vintage qui contredit les principes par ailleurs proclamés avec tant de hauteur". Comme le résume Maud Vergnol dans L’Humanité, "la poudre de perlimpinpin s’avère décevante et la vie politique loin d’un conte de fée". "Sur la belle photo livrée par l'Élysée, conclut Cécile Cornudet dans Les Échos, il y a désormais une tache. L'histoire de ces dernières années est pleine de taches restées petites. Elle est pleine aussi de taches qui paraissaient insignifiantes avant de gripper une machine, électorale ou quinquennale".
Résultats de l’économie française
Pour autant, la chance du nouveau Président est toujours là. En Une des Échos, Croissance : l’embellie se confirme en France. Pour autant, un article de Sabine Delanglade nous apprend que derrière ces jolis résultats, un chiffre inquiète. On savait l’industrie française malade. Certains se rassuraient en imaginant une mutation vers une société de services. Patatras, la balance commerciale des services, bénéficiaire de 24 milliards en 2012, ne l’est plus que de 29 millions en 2016. Plus qu’une tendance, une chute à pic que les attentats ne suffisent pas à expliquer. L’arrivée de Booking, plate-forme de réservations en ligne, a capté 20% de la valeur ajoutée de l’hôtellerie. Entre positionnement milieu de gamme, uberisation et inventivité fiscale, les services subissent la même tempête que l’industrie.
Marqueur social
Plusieurs journaux, du Parisien au Monde, citent une étude démontrant que fumer est devenu un marqueur social. Les pauvres, les chômeurs, augmentent leur consommation alors que celle des plus riches a baissé. Sur le site Atlantico, Philippe Bataille, chercheur à l’EHESS, explique ce phénomène : les pauvres n’ont ni les ressources, ni le temps, ni les moyens pour reconsidérer leurs pratiques habituelles. La capacité à saisir l’opportunité qui facilite l’estime de soi, qui permet de se penser comme un individu libre, tout cela est l’apanage des riches. Et les campagnes de prévention ajoutent à l’enfermement en culpabilisant sur le thème : vous coûtez cher. Toute une philosophie à revoir. Et des inégalités sociales à combattre.
Au milieu de cette campagne législative, l’Opinion pose une question : à l’Assemblée, quelle entrée pour les macronistes ? Figurez-vous qu’il existe deux portes pour entrer dans l’hémicycle. Un usage fortement ancré voit les élus de gauche entrer par la porte de gauche et les élus de droite par la porte de droite. Heureusement, il existe au fond et au centre de l’hémicycle une petite porte fondue dans le velours rouge. Le député Bayrou l’a souvent empruntée en son temps. Mais Nathalie Segaunes précise qu’elle sert en général à s’éclipser discrètement.