La presse quotidienne revient évidemment ce mardi sur l'élection américaine qui occupe largement l'actualité du jour
Ce matin en Une de vos journaux le monde est suspendu.
Libération dramatise : ombre chinoise de Donald Trump : le grand flip.
Le Monde : la folle campagne.
Libération en Champagne : bataille d’égos et profond dégoût.
L’Humanité : sous la boue du duel Trump-Clinton, les fractures de la société américaine.
Pendant ce temps, l’Opinion nous alerte : oups, les caisses de l’État sont déjà vides : à partir de demain, nous vivons à crédit.
Et La Croix a intitulé Blaise Pascal rédacteur en chef. Une pensée commente chaque article, comme sur le combat des sioux du Dakota du Nord pour leurs droits : "Sans doute l’égalité des biens est juste, mais ne pouvant faire qu’il soit force d’obéir à la justice, on a fait qu’il soit juste d’obéir à la force".
États-Unis
Ça n’échappera à personne à la lecture des journaux mais Le Figaro le précise tout de même : les Européens votent pour la candidate démocrate. Le Monde nous explique qu’à Bruxelles, on prie pour elle. Un ambassadeur auprès de l’Union Européenne ose à peine imaginer l’élection de Donald Trump : "Ce serait une catastrophe et cela créerait pour l’Union une sorte de défi existentiel dont je doute qu’elle puisse l’affronter en ce moment". Mais finalement, l’article qui nous parle vraiment des États-Unis, ou du moins de leur politique vis-à-vis de nous, Européens, est quelques pages plus loin, dans Le Monde. Un article sur le rapport des députés PS Karine Berger et LR Pierre Lellouche sur la façon dont l’Amérique impose son droit. Jamais les entreprises européennes n’ont eu aussi peur des États-Unis. Peur d’encourir des sanctions qui se chiffrent en milliards. Peur de se faire sortir manu militari du plus riche marché mondial. Peur de se faire espionner par ses grandes oreilles et de voir leurs clients et leurs secrets de fabrique prestement siphonnés. Plus que jamais, les États-Unis sont gendarmes du monde, mais gendarmes économiques. Et le dollar donne une compétence universelle aux autorités judiciaires américaines. Au point que les deux députés, pourtant de tradition atlantiste, parlent d’un comportement de chasseurs de primes. Le seul signe encourageant, explique un avocat spécialisé, est la réclamation de 13 milliards d’euros de taxes à Apple par la Commission Européenne. On commence enfin à comprendre ce qui marchent. Sans doute plus essentiel que de savoir qui va gagner, de Trump ou Clinton.
Les Français et la démocratie
C’est aussi dans Le Monde qu’on trouve une étude nous expliquant que pour les trois-quarts des Français, la démocratie fonctionne de moins en moins bien. Ce qui prouve une certaine lucidité. Pire, 32% jugent que d’autres systèmes politiques peuvent être aussi bons que la démocratie. Et parmi les freins à l’amélioration de la situation, ils citent, dans l’ordre, les partis politiques, les syndicats et les médias. 18% seraient même tentés par un régime autoritaire. Il serait peut-être temps de réfléchir à ce qui fait vivre la démocratie, avant qu’il ne soit trop tard.
Ce que nous mangeons
Faut-il limiter les épandages des pesticides à proximité des habitations ? Un arrêté préparé par le gouvernement, nous dit Le Monde, tente de répondre à la grogne d’agriculteurs qui ont l’impression d’être écrasés par les normes. Mais éviter d’empoisonner les riverains, est-ce une contrainte insupportable ? Alors, Le Parisien nous donne la solution. Le journal nous explique que les Français mangent mieux, plus de produits locaux ou faits maison, plus de produits bio. Un tout petit pas. Mais un message adressé aux agriculteurs et à leur syndicat majoritaire : l’avenir est là.
Et si on parlait confitures ? C’est la saison et François Sureau y consacre sa chronique dans La Croix. Plus jamais vous ne regarderez un pot de rhubarbe de la même façon. Parce qu’il en fait une activité spirituelle : soustraire au temps une destinée dans ce qu’elle a d’essentiel, une saveur, et la rendre utile à ceux qui viendront longtemps après. Il raconte l’histoire de ce voleur des années 1890 qui, s’étant introduit à La Grande Chartreuse pour y dérober le secret de l’élixir, a fini par y rester et y est mort 50 ans plus tard dans son petit jardin. Il confesse son goût de néophyte pour les mélanges compliqués. "J’espère me simplifier et parvenir à cette pureté translucide et cuivrée de la gelée de pommes où passe comme un regret du Graal". Le lutte contre l’immédiateté, le profit et l’éphémère, le don pour les générations à venir… Les politiques devraient faire un stage confiture.