Chaque matin, Sylvain Chazot du Lab d'Europe 1 nous dévoile les coulisses de la politique.
Séance rabibochage ce mercredi entre Emmanuel Macron et la presse.
Une caresse d’un côté et un taquet de l’autre. Emmanuel Macron a soufflé le chaud et le froid avec les journalistes.
Emmanuel Macron a renoué mercredi avec une tradition oubliée, les vœux à la presse.
Un seul sujet : la presse, rien que la presse. Et ça peut surprendre mais Emmanuel Macron, qu’on dit plutôt froid et distant avec les journalistes, a cette fois été plutôt gentil du moins au début.
Il a d’abord rendu hommage à la profession, souligné son importance pour la démocratie et expliqué qu’il ne suffit pas d’avoir un compte Twitter pour effectuer un travail journalistique, ce que certains ont parfois tendance à croire.
Puis il a déclaré la guerre aux fake news, annonçant notamment un futur projet de loi pour lutter contre leur diffusion.
Cette lutte contre les fake news n’est pas forcément désintéressée.
Exactement ! Selon un décompte du Monde, Emmanuel Macron a été le candidat le plus visé par les intox durant la dernière campagne présidentielle. Plusieurs fausses informations avaient circulé à son sujet comme le fait qu’il veuille faire payer un loyer aux propriétaires ou qu’il se lave les mains après avoir salué des ouvriers. Tout cela était faux mais tout cela a été dit.
Alors y a eu des caresses mais aussi quelques taquets envers la presse.
Emmanuel Macron a aussi fait la leçon aux journalistes. Il a expliqué ce qu’est, selon lui, le bon journalisme et le mauvais.
Vous aurez noté l’attaque à peine voilée contre certains médias qui ont spéculé sur la forme des vœux présidentiels du 31 décembre.
En gros, il veut être l’exact inverse de François Hollande avec les journalistes.
François Hollande a payé sa grande proximité avec les journalistes et Emmanuel Macron a vu ça de près. Il veut donc s’immiscer dans les bonnes pratiques journalistiques. En gros, celles qui ne lui nuisent pas.
Mais on notera une chose : les "propos d’antichambre" qu’il dénonce arrangent parfois le Président. On l’a encore vu cette semaine en pleine polémique sur le durcissement des sanctions contre les chômeurs. Selon des propos rapporté par Le Canard Enchaîné ce mercredi, ces sanctions viseraient "les cadres ou les salariés qualifiés" et non les "smicards". Et vous savez qui tient ces "propos d’antichambre" ? Emmanuel Macron ! Comme quoi, ça a parfois du bon…