NRJ 12 a décidé d'arrêter définitivement l'émission de Jean-Marc Morandini, Face à France, en prétextant la persistance d'une actualité trop dramatique.
Le fait média du jour, c’est l’arrêt de Face à France.
NRJ 12 a annoncé qu’elle ne diffuserait plus son émission de débat et d’actualité, lancée fin octobre.
Pourquoi NRJ 12 arrête l’émission ?
Pour le savoir, on peut se référer à un communiqué envoyé par la chaîne vendredi, en début d’après-midi.
"Compte tenu de la persistance d’une actualité particulièrement dramatique, NRJ12 a décidé de ne pas poursuivre l’émission Face à France.
Cette "actualité particulièrement dramatique" dont parle la chaîne, évidemment, ce sont les attentats du 13 novembre, à Paris et à Saint-Denis.
Après seulement quatre numéros, l’émission ne reviendra donc pas sur l’antenne d’NRJ12.
Elle avait déjà disparu de la grille depuis deux semaines. La rédaction en chef et Jean-Marc Morandini voulaient consacrer Face à France à ces événements.
Dans Le Parisien, ce week-end, Jean-Marc Morandini explique qu'il souhaitait revenir sur différents thèmes comme l’impact des attentats sur le quotidien des Français, ou encore sur la difficulté pour les humoristes de continuer à faire rire dans un contexte émotionnel aussi traumatisant.
La chaîne ne voulait pas prendre cette direction et avait donc décidé de déprogrammer.
NRJ 12 ne voulait pas d’un format trop orienté sur l’actualité et ne voulait pas traiter d’événements jugés trop anxiogènes.
Un choix qu’elle a donc confirmé vendredi en décidant de faire disparaître définitivement Face à France de sa grille.
Quel était le concept de Face à France ?
Il s’agissait de donner la parole à des Français, à des vrais gens, des anonymes, sur des sujets d’actu.
C’était déjà le principe de cette émission lancée à la fin des années 1980 sur La Cinq. A l’époque, c’était Guillaume Durand qui présentait ce format créé par Thierry Ardisson et Catherine Barma.
Dans Face à France, un panel représentatif de la population française interpellait, en plateau, des invités politiques, des artistes, des gens de télévision.
C’était donc dans l’ADN de Face à France,une émission en direct, de réagir et surtout de faire réagir celles et ceux qui n’ont que très rarement la parole. Dès lors, ça semblait assez naturel, évident même, de vouloir consacrer cette émission aux attentats.
Au lendemain des attaques terroristes du 13 novembre, alors que les déprogrammations et les éditions spéciales se multipliaient sur de très nombreuses chaînes, NRJ12 était la seule à suspendre un programme qui permettait justement de continuer d’informer et de contribuer au débat.
En 2015, à l’ère des réseaux sociaux, de l’instantanéité de l’information, les médias dans leur globalité et les chaînes de télé en particulier cherchent à être les plus réactifs possible.
Ce n’est visiblement pas l’ambition d’NRJ 12.
La chaîne a donc fait machine arrière sur la refonte de son antenne.
Depuis près d’un an, NRJ 12 avait dessiné un virage. Ses dirigeants affirmaient qu’ils voulaient la faire évoluer.
L’objectif était clair : décoller cette étiquette de "chaîne de la télé-réalité" qui lui colle à la peau pour se tourner vers des programmes plus fédérateurs et devenir une "mini généraliste".
Ça signifie aussi changer de cible : se détacher des jeunes, des 15-24 ans, pour toucher un public beaucoup plus large, plus familial.
NRJ 12 comptait y parvenir en relançant des programmes déjà connus des téléspectateurs, comme L’Académie des 9 ou Face à France.
Aujourd’hui, on connait le résultat : le jeu de Benjamin Castaldi a été arrêté après quelques semaines seulement, faute d’audience et l'émission de débat de Jean-Marc Morandini, elle, elle est stoppée net, pour des raisons de fond, cette fois, et malgré ses 250 000 téléspectateurs de moyenne.
NRJ 12 semble avoir perdu la main en cette rentrée.
Une femme va tenter de lui redonner le sourire, elle s’appelle Catherine Comte, c’est une ancienne dirigeante de Téva ou de la société de production Endemol qui vient tout juste d’arriver sur la chaîne avec une mission : sortir de cette mauvaise passe !