Une motion de défiance contre Michel Field est soumise au vote aujourd'hui à France Télévisions.
Le fait média du jour, c’est la motion de défiance qui vise Michel Field, le directeur de l’information de France Télévisions. Toute la journée, les journalistes des rédactions nationales du groupe sont appelés à donner leur avis sur leur nouveau patron.
La question qui est posée est plutôt très cash.
On peut difficilement être plus explicite : "Faites-vous confiance à Michel Field pour diriger l’info de France Télé ?"
Ils sont 600 journalistes sur les 1.200 que compte le groupe à être appelés aux urnes pour répondre à cette question. Cet appel au vote, il concerne les journalistes des rédactions de France 2, de France 3 national et du site France TV Info.
Sur les bulletins de vote, trois options possibles : "oui", "non" et "ne se prononce pas".
Une motion de défiance élaborée jeudi dernier, lors d’une assemblée générale des rédactions. Elle est clairement l’expression d’un désaveu, d’un ras-le-bol de la part des journalistes face à la stratégie engagée par Michel Field depuis son arrivée à la direction de l’info de France Télé, au début du mois de décembre. Il y a tout juste quatre mois et demi.
Comment en est-on arrivé là en si peu de temps ? Quels sont les griefs contre Michel Field ?
Une succession de maladresses qui a débuté dès la nomination surprise de Michel Field au poste de directeur de l’info du groupe. Une nomination "très politique" pour certains, celle d’un homme considéré comme un chroniqueur de salon, très éloigné voir trop éloigné de la réalité du terrain.
En quelques semaines, le nouveau patron de l’info est parvenu à se mettre à dos ses journalistes qui lui reprochent une marche forcée vers la fusion des rédactions, un pluralisme menacé, le nom de la future chaîne info public qui sera lancée en septembre et l’élaboration chaotique de l’émission Dialogues citoyens avec François Hollande jeudi dernier.
Ils lui reprochent surtout une forme de brutalité et de désinvolture, des propos à l’emporte-pièce répétés à plusieurs reprises. La dernière fois, c’était il y a une dizaine de jours sur le plateau du Supplément de Canal+.
Interrogé sur la mobilisation contre lui, Michel Field reprenait cette petite phrase de Jacques Chirac : "ça m’en touche une sans faire bouger l’autre".
Une autre petite phrase aussi contre Nicolas Poincaré qu’il appelait à ne pas se suicider trop vite après la nomination d’Élise Lucet aux commandes des jeudis de l’info de France 2.
Un humour grinçant qui est loin de plaire à tout le monde.
Samedi, c’était "opération déminage" pour Michel Field qui accordait une interview au Parisien-Aujourd’hui en France sous le titre "J’ai eu tort". Un "mea culpa" pour tenter de désamorcer une situation critique, mais pour rappeler aussi qu’il n’envisageait en aucun cas de quitter son poste, quel que soit le résultat de la consultation d’aujourd’hui.
Un vote qui est ouvert depuis 9h00 et qui prendra fin ce soir à 19h00.
Dans le Grand direct des médias pour en parler, Bastien Hugues, chef des informations à FranceTVInfo, le site d’information du groupe France Télé et membre de la société des journalistes.