La risposte de Canal+

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Vivendi a annoncé son intention de déposer plainte contre Le Parisien après de "fausses informations" indiquant une chute des abonnés de Canal+. La chaîne cryptée a également annoncé renoncer au licenciement de l'un de ses employés responsables du zapping.

Le fait média du jour, c’est la riposte de Canal+.

La chaîne cryptée a annoncé son intention de poursuivre le journal Le Parisien. Elle a aussi démenti plusieurs rumeurs.

Hier, Canal était sur tous les fronts et a d’abord riposté face au Parisien.

Ce week-end, le quotidien lançait une opération de démolition contre Canal+. Avec un dossier au titre pour le moins explicite : "La chute de la maison Canal+". Au cœur de cette enquête : les audiences en berne, la stratégie de son nouveau patron, Vincent Bolloré, et puis ce point essentiel pour la chaîne cryptée : le nombre d’abonnés.

Un chiffre sacrosaint, c’est un peu le trésor de guerre de Canal, et c’est surtout un secret très bien gardé. On ne peut se fier qu’à des estimations autour de ce chiffre qui tournerait autour de neuf millions de fidèles, selon certains observateurs.

Dimanche, Le Parisien croyait savoir que ce nombre d’abonnés était en chute libre au mois de septembre : puisqu’il annonçait une baisse vertigineuse de 10%.

"Archi-faux !" rétorquait hier Vivendi, la maison mère de la chaîne cryptée par communiqué. Le groupe indiquait dans le même temps qu’il s’apprêtait à déposer une plainte pour diffusion d’informations trompeuses.

Des informations qui ont fait chuter la valeur en bourse du titre Vivendi, hier d’un peu plus de 2 %. Pour Vincent Bolloré, pas de doute : cette contre-performance sur les marchés financiers est liée aux informations divulguées par le quotidien.

Ce matin, le Parisien se fend d’un rectificatif discret dans son édition du jour et explique que cette baisse de 10% ne concerne que les nouveaux abonnés. En clair, Canal continue de recruter mais elle recrute moins que l’année dernière à la même époque.

Mais pour Vivendi, ça ne suffira pas, le mal est fait.

Dans le même temps, hier, Canal+ a renoncé à une procédure de licenciement.

Il s'agit d'une procédure engagée contre un de ses salariés : il s’appelle Jean-Baptiste Rivoire. Il est rédacteur en chef adjoint du magazine Spécial Investigation. Il est aussi l’un des auteurs de cette enquête sur le Crédit mutuel qui a fait couler beaucoup d’encre ces dernières semaines.

Depuis une dizaine de jours, Jean-Baptiste Rivoire a une autre casquette : il est désormais représentant syndical CGT. Il se définit comme un frondeur, il est déterminé à garantir l’indépendance des journalistes d’investigation de la chaîne face aux pressions supposées de son actionnaire, Vincent Bolloré.

Il était convoqué hier pour ce qui ressemblait fort à un entretien préalable à un licenciement.

Au dernier moment, Canal+ a fait machine arrière : finalement, la chaîne a renoncé à ce rendez-vous. Hier soir, la CGT affirmait que la direction l’avait assurée qu’elle ne poursuivrait pas cette procédure de licenciement.

Décidément, journée très chargée hier, puisqu’on apprenait aussi que le Zapping, programme-phare de Canal, n’était finalement pas menacé, malgré certaines rumeurs.

La semaine dernière, il se murmurait que Patrick Menais, le chef d’orchestre du Zapping, était sur la sellette. En cause ? Toujours cette fameuse enquête sur le Crédit Mutuel, déprogrammée sur Canal au mois de mai et diffusée finalement sur France 3 il y a deux semaines.

Le lendemain de la diffusion, le Zapping avait repris de larges extraits de ce reportage, ce qui aurait particulièrement déplu à Vincent Bolloré.

Quelques jours auparavant, le Zapping avait aussi repris une séquence très polémique, une séquence du Grand Journal où Maïtena Biraben évoquait le "discours de vérité du Front National", vous vous en souvenez.

Un choix qui aurait là encore déplu au nouveau patron de Canal et qui l’aurait conduit à envisager le limogeage de Patrick Menais.

Hier, Canal+ assurait qu’il n’en était rien, comme le rapporte l’AFP…

Décidément, des journées comme celle d’hier, chez Canal, on espère ne pas en revivre trop souvent…

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