Jean-Pierre Pernaut s'est fait rappeler à l'ordre après un enchainement hasardeux entre deux sujets.
Jean-Pierre Pernaut dans la tourmente après une petite phrase prononcée dans son JT. Il a été rappelé à l’ordre ce mercredi par le CSA.
C’était le 10 novembre dernier sur TF1 dans le journal de 13 heures : une vague de froid déferle sur la France, et Jean-Pierre Pernaut lance un reportage sur des associations d’aide aux sans-abris à Limoges, on suit des bénévoles de la Croix-Rouge. Au retour en plateau, le présentateur fait alors un parallèle entre le manque d’hébergement d’urgence et la situation des migrants.
Alors cette transition de quelques secondes, elle déclenche immédiatement une vague de protestation. On accuse Jean-Pierre Pernaut de prendre parti, de quitter le terrain de l’analyse factuelle pour celui du commentaire personnel.
Le Conseil Supérieur de l’Audiovisuel est saisi par des téléspectateurs, qui trouvent franchement douteux ce parallèle entre SDF et migrants. Il a donc examiné cette séquence en assemblée plénière, il vient de rendre sa décision : ce sera un rappel à l'ordre, la punition la plus basse sur l'échelle des sanctions. D’ailleurs, ce n'est pas une "sanction" à proprement parler, mais plutôt un petit coup de règle sur les doigts. Les sages estiment que la phrase de Jean-Pierre Pernaut pouvait encourager un comportement discriminatoire à l’égard des migrants. Un manquement aux obligations de la chaîne.
Après l’annonce de cette décision, Jean-Pierre Pernaut a reçu des soutiens plutôt inattendus.
Notamment ceux de deux responsables du Front National : Florian Philippot et Gilbert Collard. Hier, ils ont dénoncé sur Twitter une forme de chasse aux sorcières contre un journaliste qui fait son métier. Et ils s'appuient tous deux sur un rapport de la Cour des comptes publié au mois de février. Un rapport qui fait état d’une saturation des hébergements d’urgence, expliquée en partie par l’afflux de migrants sur le sol français. Pour eux, dans ce contexte, la petite phrase de Jean-Pierre Pernaut ne relève donc pas du commentaire, mais du simple constat.
Gilbert Collard estime que cette décision du CSA ressemble à une censure exercée contre un journaliste qui se retrouve obligé de "taire la vérité". Pour Florian Philippot, on reproche à Jean-Pierre Pernaut d’avoir "fait son boulot".
Ces soutiens, ils apportent de l’eau au moulin de ceux qui critiquent les tendances droitières du journaliste. Ils sont de plus en plus nombreux à les souligner. Il y a encore quelques semaines, Jean-Pierre Pernaut commentait les gardes à vue de deux proches de Marine Le Pen dans l'enquête sur les emplois soupçonnés fictifs qui secoue le parti. Il l'évoquait dans ces termes : "Encore une opération de police contre le Front National" et insistait sur le timing de cette enquête "à tout juste 60 jours du premier tour de l'élection présidentielle".
Sur les réseaux sociaux, cette précision sur le calendrier de la présidentielle apparaissait pour beaucoup comme la reprise d’un argument des partisans du Front National, qui voient dans cette enquête une manière de faire chuter Marine Le Pen.
Et qui voient surtout dans ces petites sorties de Jean-Pierre Pernaut une forme de soutien médiatique inespéré.