Télé 2 semaines a publié les chiffres de vente des livres des personnalités télé. Alors qui vend le plus et qui fait un bide ?
Le fait média du jour, c’est les livres des animateurs télé qui envahissent les rayons des librairies. Les personnalités du PAF sont de plus en plus nombreuses à prendre la plume, mais elles ne connaissent pas toutes le succès. C’est ce que nous apprend le magazine Télé 2 semaines qui publie les chiffres de vente de l’année 2015.
Commençons par ceux qui cartonnent :
Hasard ou coïncidence, c’est du côté de France Télévisions qu’on s’en sort le mieux en librairies. Dans le Top 5 des livres d’animateurs les plus vendus en 2015, on retrouve quatre personnalités du groupe public.
Le leader incontesté de ce palmarès, c’est Michel Cymes, avec Hippocrate aux enfers. Dans son livre, le docteur préféré des téléspectatrices se penchait sur les médecins-bourreaux du régime nazi qui exerçaient dans les camps de la mort. Un sujet particulièrement difficile, peu traité dans l’édition, qui a intéressé plus de 110.000 lecteurs. On peut donc parler de carton plein.
Numéro 2 de ce classement, on retrouve Sophie Davant, l’animatrice de C’est au programme et de Toute une histoire sur France 2, avec son Journal d’une quinqua. Une autobiographie où elle multipliait les confessions croustillantes, où elle parlait notamment de sa sexualité, en affirmant que "oui, le plaisir est toujours là même à 50 ans !" et où elle se confiait sur ses aventures amoureuses, avouant qu’il lui était déjà arrivée d’être tiraillée entre deux hommes. Des confidences écoulées à près de 80.000 exemplaires.
Vient ensuite, sur la troisième marche du podium, Michel Drucker et son Année pas comme les autres, un carnet de bord, un journal intime, vendu à 40.000 exemplaires.
A la 4e place, on retrouve Yann Moix, le chroniqueur d’On n’est pas couché. Une simple lettre d’amour qui raconte, sur 143 pages, l’infidélité masculine, domaine dans lequel Yann Moix semble avoir un peu d’expérience. Son livre a passionné 33.000 lecteurs en 2015.
5ème de ce classement, quelqu’un qu’on connaît très bien à Europe 1, c’est Natacha Polony. Elle est aussi animatrice sur Paris Première et son essai Nous sommes la France s’est écoulé à 30.000 exemplaires.
Mais tous ne sont pas logés à la même enseigne :
C’est le moins qu’on puisse dire. De l’autre côté de ce classement, on trouve quelques jolis flops… Citons Christophe Carrière avec son livre Un père et passe ou encore Audrey Pulvar avec Libres et insoumis qui dépassent tout juste les 3.500 ventes en librairies.
Benjamin Castaldi fait à peine mieux avec son autobiographie intitulée Pour l’instant tout va bien. Son éditeur, L’Archipel, ne doit pas vraiment faire le même constat puisqu’il n’a convaincu que 3.839 lecteurs, pour être très précis. C’est franchement pas énorme.
Ce classement publié par Télé 2 semaines s’appuie sur des chiffres de l’institut GFK. Des chiffres de ventes "sortie caisses" comme on les appelle. Un baromètre très fiable qui ne prend en compte que les exemplaires vendus dans les réseaux de distribution, et pas le tirage global.
Des chiffres, soyons honnêtes, qui concernent l’année civile 2015, de janvier à décembre et qui, forcément, avantagent les ouvrages sortis en début d’année, et qui sont donc sur les rayons des libraires depuis plus longtemps.
Mais au-delà des ventes, publier un livre présente tout de même plusieurs avantages pour les animateurs.
Au-delà de décrocher des à-valoir parfois très flatteurs, c’est l’occasion idéale de "s’inventer" une actualité. C’est notamment valable pour les animateurs en perte de vitesse, en manque de projets. Ça permet de continuer à exister, d’être invité dans les médias, d’occuper l’espace. Ça permet aussi parfois de régler quelques comptes avec le milieu. Ça soulage et ça coûte moins cher qu’une psychothérapie.
En revanche, pour d’autres, publier un livre, c’est aussi une vraie prise de risque. L’exemple-type, c’est celui de Philippe Verdier, l’ancien Monsieur Météo de France 2 qui publiait Climat investigation début octobre. Un pamphlet climato-sceptique écoulé à 18.500 exemplaires dans lequel il tapait sur l’inaction des politiques en matière d’environnement. Une liberté de ton, vous vous en souvenez, qui lui a coûté sa place à la télévision.
La preuve qu’il faut savoir tourner sa plume sept fois dans l’encrier, avant de se lancer dans l’écriture…