Alors qu'il était en direct sur TMC depuis le meeting de Manuel Valls, le journaliste de l'émission Quotidien de Yann Barthès, Hugo Clément, a été violemment chahuté par un militant.
Mercredi soir, un reporter de Quotidien, sur TMC, suivait un déplacement de l’ancien Premier ministre et il a été violemment pris à partie. Une scène assez rare en télévision.
Bousculade et insultes. Les téléspectateurs ont pu assister mercredi soir à cette scène peu avant 20 heures sur TMC. Yann Barthès établit une connexion avec son envoyé spécial, Hugo Clément, qui a accompagné toute la journée l'ancien locataire de Matignon pour son premier déplacement de campagne.
Il est en duplex depuis Audincourt, une commune du Doubs, où Manuel Valls donnait son premier meeting. Mais soudainement, alors qu’il est à l’antenne, il va être pris à partie par un membre de l’assistance.
L’homme qui s’attaque à Hugo Clément semble agacé. Il bouscule le journaliste, s’en prend à son micro, à sa caméra. Après quelques secondes de flottement, plusieurs personnes s’interposent et le reporter peut reprendre son intervention mais l’homme ne décolère pas.
Des précédents pour Yann Barthès et ses équipes. Ce n'est pas la première fois que des journalistes de Yann Barthès sont pris pour cible. Le 1er mai 2015, en marge d’un discours de Marine Le Pen, place de l’Opéra à Paris, des militants Front National ainsi qu’un responsable du parti, le député européen Bruno Gollnisch, avait violemment pris à partie une équipe de tournage du Petit Journal. À coups de parapluie, notamment. Vous vous souvenez sans doute de ces images surréalistes qui avaient fait le tour des réseaux sociaux.
Plus récemment, fin novembre, c’était lors d’un meeting de François Fillon, qu’Hugo Clément, déjà lui, avait reçu des coups de drapeaux tricolores cette fois, de la part d’un militant qui ne parvenait pas à suivre les propos du candidat. Après le Front National, après Les Républicains, c’est cette fois au tour de sympathisants du Parti Socialiste de s’en prendre aux journalistes de la bande à Barthès.
"Les gens n’ont plus de filtre". Ce geste traduit une forme de défiance à l'égard de certains journalistes. S’il ne faut pas en exagérer le caractère violent, ce geste en dit long sur la perception des médias par l’opinion public.
Du côté de la production ce matin, on se contente de ce petit commentaire laconique "à force de dire que les médias sont pourris, les gens n’ont plus de filtre". En clair, plus on décrédibilise le travail des journalistes, plus ça libère l’agressivité à leur égard. C’est d’ailleurs dans la tonalité d’une récente lettre ouverte d’Hugo Clément, qui pointait le discours anti-establishment et anti-élite, de nombreuses personnalités politiques.