Axel de Tarlé, Xavier Yvon, Eva Roque et Marion Calais font le point sur l'actualité du jour.
La presse nationale pour commencer.
L'ombre d'une colombe en arrière-plan.
Shimon Peres au 1er et un titre tolstoïen pour Libération ce matin : "Guerres et paix". Avec la disparition de Peres, "Israël perd sa mémoire".
On le retrouve de profil, pensif, en une du Monde qui rend hommage à "L’infatigable avocat d'Israël".
Il laisse "la paix comme testament", écrit Direct Matin.
"Être président c'est comme vivre dans une cage dorée. Si vous aimez l'or, il faut y rester. Mais moi j'ai encore envie de voler" disait-il, nous rappelle Le Figaro.
Peres disait aussi : "Mes succès les plus importants sont ceux qui restent à accomplir". Ce qui renvoie, d'une certaine manière, à la une de L'Humanité : "Depuis Oslo, la paix toujours remise à plus tard".
La paix, c'est en Colombie qu'on la trouve.
"Dimanche se tiendra la bas un referendum sur l'accord entre le gouvernement et les Farc". "Un vote pour la paix" qui fait la Une de La Croix ce matin.
L'Opinion nous ramène à nos petites querelles politiques et s'interroge : "Hollande et Sarkozy, duo perdant ? ".
Alors que Le Figaro flingue "un budget insincère" pour 2017, Les Échos résument "L'héritage" de François Hollande en trois mots : "Impôts, dépense, déficit".
Ce n'est pas en feuilletant 20 Minutes que le chef de l'État trouvera du réconfort. Le gratuit se demande en Une si celui qui avait fait des 16/24 ans une priorité "s'est mis les jeunes à dos ?". La réponse tient en un mot : "oui". Et en un chiffre : "23.7%" car 23.7% des 15/24 ans sont aujourd’hui au chômage dans le pays.
Et puis il y a le sujet qui risque bien de faire parler dans les jours qui viennent.
"Le gouvernement est prêt à taxer les hauts salaires et les CDD". C'est Aujourd’hui en France qui nous le révèle.
Axel de Tarlé pour l'économie
BlackBerry rejoint Nokia au cimetière des téléphones portables, c’est à lire dans le Financial Times.
BlackBerry a annoncé hier qu'il jetait l'éponge et arrêtait la production de téléphone portable alors que c'était le produit culte il n'y a encore pas si longtemps.
Les ventes de Smartphones BlackBerry représentaient 0,1 % du marché mais la chute va très vite.
L'année du pic des ventes a eu lieu il y a cinq ans en 2011.
Que s'est-il passé ?
L'histoire classique du leader qui se repose sur ses lauriers.
BlackBerry était révolutionnaire au début des années 2000, on pouvait lire ses emails. La marque avait une réputation de sécurité
Barack Obama et Nicolas Sarkozy avait d’ailleurs, eux même, des BlackBerry. Évidemment, la marque était très présente dans les entreprises.
Mais quand tout va bien, on ne change rien et la direction n’a rien voulu changer puisque les clients étaient satisfaits.
C'est également l'histoire de Kodak. Quand vous êtes le roi de l'Argentique, pourquoi aller dans le numérique ? Tout le monde vous en dissuade. Les spécialistes vous expliquent que le grain de la photo argentique est bien meilleur et résultat, vous ratez la génération suivante.
BlackBerry n'a pas vu venir Apple qui débarque avec ses applications.
D'un coup, le téléphone portable permet, avec ses applications, d'acheter des billets de train sur voyage SNCF, d'écouter la radio en podcasts ou de consulter son compte en banque.
BlackBerry est mort. Qui sera maintenant le prochain a rejoindre BlackBerry et Nokia au cimetière des mobiles ?
Eva Roque pour le programme télé
Envoyé Spécial à 20h55 sur France 2.
Elise Lucet prend les rênes du magazine avec la ferme intention de proposer des enquêtes.
Pour cette première c’est réussi avec notamment un sujet sur l’affaire Bygmalion et les soupçons de financement illégal de la campagne de Nicolas Sarkozy en 2012.
Deux points forts dans ce sujet :
D’abord le témoignage de Franck Attal, organisateur des 44 meetings.
Lui qui ne s’était jamais exprimé publiquement, explique comment, à la demande de Jérôme Lavrilleux, directeur adjoint de la campagne, il a mis en place un système de double facturation pour ne pas dépasser les plafonds autorisés
Pour visionner un extrait, cliquez ici.
C’est ainsi qu’un meeting de Marseille qui a coûté 700.000 euros a été facturé seulement 100.000 euros au candidat. La différence a été prise en charge par l’UMP sous prétexte de payer des conventions qui n’ont jamais existé.
Et c’est le deuxième point fort de cette enquête. Les journalistes ont retrouvé toutes les factures prouvant cette double comptabilité, allant même jusqu’à interroger des sous-traitants. Au total, ce système aurait abouti à 18 millions d’euros de fausses factures.
Ce sujet est remarquable par sa rigueur. Il ne s’agit pas d’un reportage à charge contre Nicolas Sarkozy mais plutôt de la dénonciation d’un système.
Sur un plan judiciaire, le juge devrait dire, autour du 7 octobre, si Nicolas Sarkozy et les 13 autres personnes mises en examen dans ce dossier dont Franck Attal sont renvoyés devant le tribunal correctionnel.
Marion Calais pour la presse quotidienne régionale
Trois Unes dans la presse quotidienne régionale.
Un chiffre astronomique à la Une de l'Est Eclair, un million de jours d'arrêts de travail en 2015 dans l'Aube soit une augmentation de 5,9% par rapport à l'année précédente. Pour l'année 2016, les contrôles sont renforcés.
Un coup de massue dans le Courrier Picard, chez Bigard. Le site de conditionnement de viande de Ailly-sur-Somme va fermer, des reclassements seront proposés aux 94 salariés.
Et puis, la nouvelle provoc de Nicolas Sarkozy. La Provence assure que le candidat compte organiser un meeting à Marseille le 27 octobre et ce, alors même que le favori des sondages Alain Juppé y a déjà prévu de longue date une réunion publique.
L'histoire du jour, c'est un village à vendre aux enchères. Ça fait la une de l'Ardennais.
C'est la deuxième fois en six mois que Williers, situé à la frontière franco-belge, se retrouve comme ça mis en vente. La faute à un investisseur local qui au fil des ans a racheté un quart du village mais qui, après un divorce à 22 millions d'euros et une enquête pour blanchiment, escroquerie et fraude fiscale, s'est retrouvé incapable de payer. En mai dernier, ses biens sont mis aux enchères devant le tribunal de grande instance de Charleville-Mézière et à la surprise générale, c'est lui-même qui se rachète pour 2,2 millions d’euros. Le problème, c'est qu'aujourd'hui six mois plus tard, il n'a pas versé un centime. Une nouvelle vente devra donc être organisée entre le 21 novembre et le 21 janvier et les choses sont claires pour Didier Thiry, l'investisseur douteux, si le produit de la nouvelle vente n'atteint pas les 2,2 millions d’euros, c'est lui qui devra régler la différence.
Xavier Yvon pour la presse américaine
À la Une de la presse américaine, encore beaucoup d’articles qui reviennent sur le débat Trump-Clinton, mais il y en a un dans le New York Times qui laisse sans voix, c’est le cas de le dire.
Et pour cause, cet article s’intitule "J’ai regardé le débat en coupant le son, et j’ai quand même su qui avait gagné".
Le journaliste Jonathan Mahler raconte l’ordre surprenant de son rédacteur en chef : "tu regardes sans le son, tout seul, sans mails, sans réseaux sociaux, et tu ne parles pas à ta femme". Le débat version "monde du silence", une expérience pour vérifier que ce qui prime c’est l’attitude et non pas les paroles.
Le journaliste a donc regardé un film muet pendant 1h30, c’est un peu long.
Il a deviné que Donald Trump parlait fort, ça se voyait à sa "pantomime exagérée". Il décrit un répertoire impressionnant de gestes avec les bras comme la main qui tranche comme au karaté ou l’accordéon. Même quand il ne parle pas, Trump gigote, grimace, ajuste son micro ou se pince les lèvres.
En face, le journaliste note une Hillary Clinton tout en maitrise, déterminée à ce que son langage corporel ne traduise aucune irritation ou frustration. Elle donne même l’impression de s’amuser avec des sourires ou des rires, elle est "presque frivole à la fin" alors que Donald Trump lui s’agite de plus en plus.
Et c’est là qu’arrive le moment où Hillary Clinton se dandine d’un coup en souriant de toutes ses dents après une longue tirade de son adversaire. De quoi s’agit-il ? Aucune idée, écrit le journaliste, mais j’ai su à ce moment qu’elle avait gagné. Conclusion : "elle avait l’air de s’amuser, lui beaucoup moins. Il vibrait d’anxiété, elle rayonnait de sérénité".
Pour accéder à l’article du New York Times, cliquez ici.