Sophie Larmoyer, Eva Roque et Marion Calais font le point sur l'actualité du jour.
La presse nationale pour commencer.
Il va falloir s'habituer aux nouvelles têtes et ce matin, vos journaux ont des airs de trombinoscope.
"Qui sont les femmes et les hommes du président" titre Aujourd’hui en France.
Ceux qui composent, pour 20 Minutes, un gouvernement "En ordre de marche !".
Une équipe que le gratuit, en pages intérieures, résume en une formule : "Prise de guerre et vieux briscards".
Plus policée, la Une des Échos : "Le choix d'un gouvernement qui bouscule les clivages".
Le Figaro sort sa boussole : "Gouvernement : Macron en marche vers le centre droit".
Un gouvernement que La Croix juge "En équilibre".
"En équilibre" mais "Surtout de droite" semble corriger Libération.
"Derrière la distribution flatteuse, une machine de guerre libérale" s'affole L'Humanité.
Dans les commentaires de ce casting gouvernement, "La sensation Hulot" comme l'écrit Aujourd’hui en France se taille la part du lion.
"Il change de planète" estime Libération qui parle "d'un aventurier vert chez les pro-nucélaire".
Toujours au sujet du nouveau ministre de "la transition écologique", Le Figaro Éco nous raconte qu’il a fait "plonger EDF en bourse".
Dès l'annonce de sa nomination, boum, l'action a dévissé de plus de 6.5%. EDF qui joue aux montagnes russes puisque la même action avait grimpé après l'élection d'Emmanuel Macron.
Autant vous dire que si vous avez envie d'autre chose, les hebdos ne sont pas pour vous cette semaine :
Le Point titre "Génération Macron" sur une photo du nouveau Premier ministre, Édouard Philippe).
C'est "Macron chamboule tout" en Une de L'Express.
Paris Match met encore le couple Macron à l'affiche : "premier jour à l'Élysée".
L'Obs titre "Il ose tout" mais n'ose pas encore compléter la phrase : "C'est même à ça qu'on le reconnait".
Enfin il y a L'Équipe qui salue en Une le 8é titre de champion de France de foot de l'AS Monaco.
Une philosophie résumée en un titre "Le sacre du jeu". "Le parcours des monégasques aura été "en tout point merveilleux" salue le quotidien sportif.
Sophie Larmoyer pour la presse internationale
Il y a un jeune homme dont on parle beaucoup dans la presse autrichienne, et même au-delà, les médias européens : c’est l’homme politique qui monte, qui monte dans le camp conservateur en Autriche. Il s’appelle Sebastian Kurz !
Dimanche dernier, ce Sebastian Kurz a pris la tête du parti conservateur autrichien, le ÖVP. "L’ascension fulgurante d’un jeune loup", titrait ces jours-ci La Libre Belgique. Kurz, c’est celui que les médias autrichiens, au départ, surnommaient "Milchbubi", c’est-à-dire "le p’tit jeune", mais dont tout le monde se demande désormais s’il sera le prochain chancelier.
Ce qui serait un record de jeunesse dans toute Europe, car figurez-vous que Sebastian Kurz a neuf ans de moins qu’Emmanuel Macron. 30 ans ! Il est ministre des Affaires Étrangère depuis trois ans, avant il était Secrétaire d’État à l’Intégration. C’est à dire qu’il n’a même pas eu le temps de finir ses études de droit, nous raconte le quotidien suisse Le Temps.
Le voilà donc à la tête des conservateurs. Mais pourquoi le voit-on déjà chancelier ?
En prenant main dans son parti, il a décidé de casser la coalition qui était en place avec les socialistes du SPÖ. En gros, ces deux partis là gouvernent ensemble depuis 1945, souvent sur les compromis à minima, ce qui a lassé les Autrichiens qui, depuis 15 ans, votent de plus en plus pour l’extrême-droite.
Donc concrètement, Kurz vient de provoquer des élections législatives anticipées, qui auront lieu en octobre. Il compte surfer sur sa popularité personnelle, qui est très haute et puis il a un plan. Pour ces législatives, il veut casser le processus de désignation des candidats, "démarrer un mouvement en valorisant les forces existantes dans le parti et en même temps faire monter de nouvelles personnes à bord", ça vous rappelle quelqu’un ?
"Et en même temps", oui un peu notre nouveau président !
Voilà ! Le Guardian appelle ça "Faire un Macron : le ministre autrichien peut-il copier le succès de l’élection française ?", se demande le quotidien britannique. Il y a déjà des noms de la société civile qui circulent, pour rejoindre cette nouvelle plateforme. "Un Macron de droite pour l’Autriche", précise tout de même le journal suisse Le Temps. Kurz s’est emparé du sujet de l’immigration en organisant la fermeture des frontières, il est l’un des rares en Europe à soutenir Viktor Orban, le dirigeant populiste hongrois. Les Autrichiens raffolent de leur "enfant prodige", sans trop savoir ce qu’il propose en politique intérieure ou en économie. Et le quotidien autrichien Der Standard s’interroge : "À quel point Sebastian Kurz incarne-t-il une droite autoritaire ?". Quelque-chose me dit qu’on n’a pas fini de parler de ce jeune homme.
Eva Roque pour le programme télé
Les youtubeurs expliqués aux parents à 22h45 sur France 4.
Écoutez ces hurlements de jeunes filles, ce n’est pas pour un concert de Maître Gims. Elles sont venues rencontrer Horia ou encore Emma. Des Youtubeuses.
Leur métier ? Poster sur la plateforme Youtube des vidéos dans lesquelles elles parlent beauté ou cuisine.
Mais c’est quoi Youtube ? Comment ça marche ? C’est quoi ces jeunes qui font des sketchs notamment depuis leur chambre ?
Début de réponse avec une star de Youtube côté humour, Cyprien.
Le garçon compte plus de 10 millions d’abonnés ! On se dit qu’avec cette audience, il doit gagner de l’argent grâce aux publicités diffusées avant leurs vidéos mais pas tant que ça.
Ce qui rapporte ce sont les primes données par Youtube aux plus gros influenceurs, et surtout les placements de produits. Et comme la législation sur le net est pour l’instant très légère sur ce point, encore une fois, les Youtubeurs font ce qu’ils veulent.
En revanche, difficile de dire ce qu’on veut.
Dès qu’un Youtubeur donne son avis sur l’actualité par exemple, il s’expose aux critiques, voire aux insultes. C’est aussi ça le monde du web.
C’est ce monde qui vous est expliqué ce soir. Vous allez tout savoir du quotidien des youtubeurs, de leur notoriété, de leur stratégie de communication. Un documentaire bien fait, qui manque toutefois d’un peu d’analyse.
Marion Calais pour la presse quotidienne régionale
Trois Unes dans la presse quotidienne régionale.
On n'échappe pas non plus au trombinoscope. Mais si la Provence évoque un gouvernement des premières, elle salue surtout la présence de trois Provençaux à des postes clés : Sylvie Goulard aux armées, Christophe Castaner aux relations avec le Parlement et Françoise Nyssen, de la maison Actes Sud- à la Culture. "La région en force" titre La Provence.
Et Presse Océan ouvre déjà les dossiers qui fâchent l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes en tête : "Hulot en première ligne".
Nice Matin met à la Une le baiser d'ouverture de Monica Bellucci. Fougueuse embrassade sensuelle après une courte danse avec Alex Lutz, et sa chevelure blond platine.
L'histoire du jour c'est celle d'un arrêté, pris par un maire.
Le maire de Laigneville, ville de 5.000 habitants dans l'Oise, vient de prendre un arrêté qui interdit à ses administrés de mourir chez eux. "Je réponds à l'absurde par l'absurde" dit Christophe Dietrich dans le Courrier Picard. "Hier matin, nous avons mis cinq heures pour faire constater une mort naturelle". Il y a trois semaines, c'était quatre heures. Et comme les autorités se renvoyaient la balle, il lui a fallu appeler trois médecins de Seine-Saint-Denis pour obtenir de leur part trois refus de déplacement, synonyme à ce moment-là d'intervention du SMUR. D'où cet arrêté qui, il le sait, sera annulé par la préfecture. Mais peu importe, il s'agit là d'un message d'alerte sur la pénurie de médecins. "À Laigneville, nous en avons deux" explique l'élu. "Mais tous deux partent en retraite et ne sont pour l'instant pas remplacés". Lui souligne un vrai problème de santé publique, et assure que le développement de la télémédecine voulu en réponse par Emmanuel Macron ne règlera pas le genre de problème que lui rencontre sur le terrain.