Jean-Marc Ayrault a annoncé qu'il lançait une procédure pouvant aboutir à la dissolution du groupe d'extrême droite Troisième voie.
Ce matin à 7h15, Bruce Toussaint recevait Erwan Lecoeur, sociologue et spécialiste de l’extrême droite. Il s’exprimait après l’annonce de la dissolution de groupes d’extrême-droite parmi lesquels « Troisième voie ». Ses principales déclarations :
"Une dissolution, c'est une mesure juridique et policière. On prend une mesure qui consiste à faire une enquête, suivre les gens, ce qu'ils font, ce qu'ils proposent, annoncent de faire, une enquête qui mène à une mesure d'interdiction. Tout ça prend un peu de temps... C'est comme un réveil de la police et de la Justice à l'égard de ces groupes que l'on a laissé faire pendant tout ce temps."
Cela les empêche t-il de faire des actions, de se réunir ?
"C'est la seule façon que nous ayons d'empêcher des gens de se réunir : c'est l'interdiction de reconstitution de ligue dissoute. La dissolution permet un suivi plus efficace d'un certain nombre de groupes. Elle a un autre intérêt : politique, juger de l'opportunité politique de le faire ou pas. Mais ça ne règle aucun problème de fond : ces gens peuvent se reconstituer ailleurs. On l'a vu avec Unité radicale en 2002 suite à la tentative d'assassinat contre Jacques Chirac : les gens avaient reconstitué le bloc identitaire."
C'est la bonne méthode ?
"Je ne dis pas que c'est la bonne méthode : sur le fond, ça ne règle rien. Par contre, ça a un effet d'aubaine : une solution de facilité par rapport à un problème plus large. On pourrait peut-être faire un suivi plus sur le long terme, avoir des règles claires sur ce qui est possible, admissible, interdit, dans notre société. On a l'impression que les politiques se réveillent à un moment où il y a un drame humain, sociétal, avec plein de mesures alors qu'on aurait pu en prendre d'autres depuis des années, mieux suivre les gens, dire déjà "Là, vous allez trop loin"..."