Catherine Nay revient sur la nouvelle direction du PS qui est désignée samedi.
Bonjour Catherine,
Bonjour Sébastien, bonjour à tous...
Aujourd'hui, une nouvelle direction du parti socialiste sera désignée à huis clos... Elle sera provisoire et elle aura pour tâche de fixer les prochaines étapes du PS... ça devrait prendre du temps...
Balayés à la présidentielle, réduits à la portion congrue aux législatives... Il ne reste 31 députés... Le PS est un champ de bataille dévasté... A-t-il encore sa raison d'être ? Certains de ses anciens dirigeants s'interrogent tout haut... C'est que le constat est amer... En sa 112ème année d'existence --il est donc un vieux monsieur, le parti vient de connaitre la plus cuisante défaite de son histoire... En cause, la perte des électeurs qui constituaient ses deux bases sociales : la petite bourgeoisie urbaine, diplômée, avec les enseignants, fonctionnaires, cadres du privé, qui ont voté massivement pour les candidats d'En Marche... Et la fraction populaire restée à gauche a, elle, largement voté pour la France Insoumise de Jean-Luc Mélenchon... Alors, on fait quoi ? On parle à qui ? Question sans réponse... Les militants déprimés se replient sur leur sphère privée... Et ceux qui restent ne sont pas d'accord sur grand-chose...
Et le parti n'a plus de leader !
Dès le soir du Waterloo législatif, Jean-Christophe Cambadélis, premier secrétaire depuis trois ans, a démissionné, en demandant à son parti d'avoir la force de se renouveler dans ses méthodes, ses pratiques... C'est tout de même lui qui organise la réunion d'aujourd'hui... D'ailleurs, qui d'autre que lui pouvait faire le boulot ? La mise en place de la direction collégiale... Une quinzaine de membres, pas plus, dont la génération Hollande devrait être exclue... Il faut tourner les pages, renouveler les visages et les usages, comme l'a dit Emmanuel Macron pendant sa campagne... Alors place aux quadras... Des noms circulent : Mathias Fekel, éphémère ministre de l'intérieur, 39 ans, battu aux législatives alors qu'il était présenté comme une valeur sûre... Najat Vallaud-Belkacem, battue elle aussi... Et puis les députés Olivier Faure, Luc Carvounas, Valérie Rabaud... Manuel Valls a quitté le parti, ou "le parti m'a quitté", a-t-il dit, actant ainsi un désamour réciproque... On songe à Proust... "Et dire que j'ai aimé quelqu'un qui n'était pas mon genre"... Il avait été le premier à prophétiser : "Le PS peut mourir de ses divisions"... Il a rejoint le camp présidentiel et attend son heure... Benoit Hamon, lui aussi, a tiré sa révérence, éliminé dès le premier tour de la présidentielle, il crée sa start-up de gauche : Le mouvement du 1er juillet... Bon courage !
Autre problème pour les élus socialistes, l'opposition ne va pas de soi.
Oui, d'ailleurs le groupe s'appelle "Nouvelle gauche"... Exit le mot "socialiste"... Et parmi les 31, qui font un peu figures de rescapés du Radeau de la Méduse, tous ne sont pas favorables à une opposition pure et simple... surtout ceux qui ont été élu parce qu'ils n'avaient pas de candidat En Marche contre eux... Lors du vote de confiance mardi, 23 se sont abstenus... Une poignée a voté la confiance... D'ailleurs, est-ce si simple de s'opposer... Luc Carvounas, partisan d'une ligne dure, se félicitait l'autre soir sur Europe 1 du rétablissement par le gouvernement du jour de carence dans la fonction publique, qui consiste à supprimer la paye dès le 1er jour d'absence... Elle avait été rétablie par le gouvernement Ayrault... Or, lui l'avait constaté... Cela avait fait monter en flèche l'abstentéisme dans sa mairie d'Alfortville...