Invité des "lundis des la primaire", Jean-François Copé a déclaré que 33% du PIB français était consacré aux dépenses sociales contre 3% pour la sécurité.
Le candidat à la primaire de la droite, invité lundi matin des lundis de la primaire, propose pour le pays un tournant sécuritaire. "Depuis des années on a laissé filer les choses, de telle sorte qu’on a 33% de dépenses sociales sur le PIB contre 3% pour la sécurité", a-t-il avancé. Vrai ou c’est faux ?
C’est vrai, dans l’esprit. L’OCDE vient de publier ses dernières données pour 2016. La France est vice-championne du monde de la dépense publique, juste derrière la Finlande. Et en terme de dépenses sociales, les retraites, la santé, les allocations, elle reste sur la première marche. 31,5% de notre PIB est avalé par ces prestations, c’est dix points de plus que la moyenne des 34 pays membres. Ce sont les retraites, avant la santé, qui font la différence. En revanche, la sécurité tout court, la police, la justice, les prisons, apparaît clairement comme sous-financée par rapport aux autres pays. En 2014, la France y consacrait 2,8% de ses dépenses totales contre 3,5% en Allemagne et 4,6% pour la Grande-Bretagne. Il n’y a qu’en matière de défense qu’on dépasse la moyenne, et encore, on reste loin de l’objectif qu’impose en théorie, le traité de l’OTAN.
En clair, l’État social a pris le pas sur l’état régalien. Et c’est encore plus net quand on se projette dans le temps. Les dépenses régaliennes ont fondu de 6,5% du PIB dans les années 60 à moins de 3% aujourd’hui. D’où la proposition choc de Jean-François Copé, qui promet de recruter 50.000 nouveaux fonctionnaires dans ces secteurs régaliens.
Et il accuse d’ailleurs Nicolas Sarkozy d’avoir supprimé des postes dans la police, mais il ne s'y était, à l'époque pas opposé. Ou s'il l'a fait, c’était tellement discret qu’il n’en reste aucune trace. Ce qui est est certain, c'est qu’en temps que député, il a voté tous les budgets présentés par la droite. Il a donc voté la suppression de ces postes.
Il voulait même aller plus loin dans la révision générale des politiques publiques, le non-remplacement d’un fonctionnaire sur deux qui devait partir en retraite et quand il a eu l’occasion de s’amender, il ne l’a pas fait. En novembre 2015, le ministre de l’intérieur, Bernard Cazeneuve vient à l'assemblée défendre un amendement portant sur la création de 900 nouveaux postes de gendarmes et policiers. On a retrouvé la vidéo, il y avait ce jour-là 18 députés dans l’hémicycle dont 2 républicains qui ont voté contre. Monsieur Copé n'a pas pris la peine de se déplacer.